Sabbatique 1988-89

Juliette, Mathieu, Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de leur Pilote 470


ANGLETERRE - ÉCOSSE




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65. Angleterre : la côte sud-ouest et la Cornouaille



Notre itinéraire en
        Grande-Bretagne
Notre itinéraire en Angleterre et Écosse



Mercredi 7 juin 1989 : de OUISTREHAM à SWANAGE (Angleterre)
Nuit courte et lever tôt (6:45) pour se présenter à l'embarquement dès 8:30. Voyage sans histoire sur un gros ferry, le "Reine Mathilde". La Manche,  grise et pluvieuse, fait penser à la Baltique. La pensée des "boys" qui la traversèrent en sens inverse il y a précisément 45 ans pour aller au casse-pipe m'atteint et m'émeut... Je filme un peu l'arrivée à Portsmouth, un gros port dont nous traversons les différents bassins. Vaisseaux de guerre anciens (dont le "Victory" que Nelson commandait à Trafalgar) et navires modernes de la Royal Navy sont amarrés le long des quais encombrés.
Dans le port de Portsmouth, le Victory de Nelson
Dans le port de Portsmouth, le Victory de Nelson

 A peine débarqués nous sommes happés par l'autoroute. Nous ne réussissons à en sortir que vers Eastleigh, 21 km plus loin, pour trouver une banque et changer un peu d'argent. Après le déjeuner sur le stationnement d'un centre sportif, nous devons faire un long détour pour reprendre l'autoroute... deux sorties en arrière ! Il faut dire que l'attention soutenue exigées par la conduite à gauche laisse peu de temps pour chercher son chemin ou regarder le paysage.

Corfe
                  Castle : le château
Corfe Castle : le château

Il est pourtant joli : la route sinueuse traverse un pays vallonné et boisé mais très peuplé. Les gens sont courtois, souriants et accueillants, et tout semble bien organisé, ce qui n'est pas pour nous déplaire...

Après avoir dépassé Corfé Castle, un charmant village moyenâgeux au pied des ruines de son château du XVème, nous campons près de la plage de Swanage, une élégante station balnéaire, dans une rue tranquille et soignée où s'affaire un jardinier taillant une haie.


Jeudi 8 juin 1989 : de SWANAGE à SIDMOUTH

Au réveil notre jardinier est déjà là, ramassant ses rameaux coupés... Quittant cette jolie station au creux de son anse, très "léchée" et surtout fréquentée par des gens du troisième âge, nous retournons à Corfé Castle. Nous faisons un grand tour de ses rues tortueuses bordées de petites maisons de pierre. 
Corfe
                    Castle : rue du village au pied du château
Corfe Castle : rue du village au pied du château

Corfe Castle : château et village miniature
Corfe Castle : château et village miniature

Tout y est miniature, antique, soigné et charmant (vieilles enseignes, petits carreaux et corbeilles de fleurs...). Nous flânons un peu dans quelques boutiques old fashion avant de reprendre la route étroite. Elle serpente dans un bocage proche de celui que nous avons parcouru dans la région viroise : collines verdoyantes, troupeaux de vaches et de moutons, haies soigneusement taillées délimitant de vastes parcelles.

Nous arrêtons longuement à Abbotsbury, site d'un important monastère médiéval dont il reste quelques beaux bâtiments et ruines (grange, église...). Accompagné de Juliette, je grimpe jusqu'à la vieille chapelle Sainte-Catherine.....On y jouit d'une jolie vue sur le lagon de la Fleet et sur Cheesil Beach. Nous redescendons à travers champs jusqu'à la Swannery où, dans un joli jardin fleuri, naissent et vivent plus de 400 cygnes. En faisant le tour de cette belle propriété, nous découvrons de nombreux petits, des nids et des oeufs puisque c'est la saison, et un beau panorama sur le marais. La route quitte le village par une côte très raide dominant le paysage et dégageant une vue surprenante sur la lagune. Puis nous faisons un détour sur la dune dont les petits galets ronds glissent sous le pied; nous nous y étonnons des prises répétées qu'y font des pêcheurs super efficaces.

Nous gagnons enfin Sidmouth, autrefois port de pêche niché entre ses falaises roses mais maintenant reconverti en station touristique tout-à-fait calme. Après un petit tour sur les falaises, nous dormons dans une rue paisible à l'intérieur de la ville, loin des grands parkings publics qui nous sont interdits.


Vendredi 9 juin 1989 : de SIDMOUTH à YEALMPTON (près de PLYMOUTH)
Ce matin, temps maussade qui tourne en pluie après midi. De Sidmouth nous rattrapons la grande 4 voies par une petite route sinueuse. Paysages boisés assez beaux lorsque nous longeons le Dartmoor National Park. Nous avons quelques difficultés à trouver la sortie vers Totnes, un gros village pimpant tout au fond du fjord de la Dart. Je déambule dans ses rues pittoresques, au milieu des vieilles maisons fleuries et des boutiques old fashion. Pendant ce temps Monique et les enfants observent le ferrage d'un cheval dans le musée rural avant de faire une promenade sur l'impériale d'un omnibus hippomobile.
Une
                    rue de Totnes
Une rue de Totnes

Dartmouth
                : le Collège maritime royal
Dartmouth : le Collège maritime royal
Nous reprenons la petite route étroite et ombragée qui serpente dans un corridor de haies démesurées. Leurs frondaisons arrivant à l'aplomb de la chaussée rendent la conduite assez stressante, d'autant plus que la circulation est assez dense. 
A Dartmouth, nous nous attardons sur le Quay du port dont le bassin ressemble un peu à celui d'Honfleur, n'était-ce le style de ses façades aux boiseries peintes ou sculptées. Le site est superbe : les pentes de l'estuaire, assez raides, sont semées de maisons anciennes jusqu'à l'étroite ouverture sur la mer.
The Quay à Dartmouth
The Quay à Dartmouth

 Nous redescendons sur la plage, immense, à Slapton où nous soupons, avant de reprendre les petites voies étroites "claustrophobantes" de l'intérieur jusqu'à Kingsbridge. Un beau grand parking nous attend au bout du fjord, mais des pancartes on ne peut plus explicites avertissent : "overnight sleeping forbidden"... Aussi poussons-nous jusqu'à Yealmpton, tout petit village autour de sa vieille église aperçue dans la nuit, pour stationner dans l'obscurité et sous la pluie dans un lotissement de cottages modernes entourés de jardins florissants.


Samedi 10 juin 1989 : de YEALMPTON à MULLION COVE (près de LIZARD)

Nuit super tranquille... avant de reprendre les routes étroites ! On finit par se lasser d'être toujours enfermés dans cette tranchée de haies qui étranglent le chemin et coupent la vue. Parfois cependant l'horizon se dégage en haut d'une côte ou dans un grand virage. On aperçoit alors les souples ondulations des collines vertes, herbues, tachetées des confettis blancs des moutons ou des mouchetures brunes des vaches. Nous traversons sans cesse des petits villages aux maisons de pierre grise ou de crépi rose que couvrent de rustiques toits de chaume. Partout les jardins sont soignés, extraordinairement fleuris : le climat est si doux qu'il permet aux Anglais de développer jusqu'à la manie ce goût pour l'horticulture et l'aménagement paysager.
 
Plymouth
                : Newstreet
Plymouth : Newstreet
Nous avons d'abord gagné Plymouth, ou plutôt son quartier ancien de Barbican. Il y a beaucoup de monde dans les petites rues aux vieilles façades peintes surmontées d'enseignes dorées. La foule se presse dans les entrepôts d'autrefois maintenant reconvertis en boutiques. Malgré l'affluence, on imagine facilement l'ambiance animée et colorée qui devait régner sur ce pavé et dans ces murs lorsque Plymouth était l'une des grandes bases de la Royal Navy et un port de commerce florissant. Pour un peu, je m'imagine rencontrant au détour d'une ruelle les protagonistes de l'Ile au Trésor, saluant l'élégant docteur Smolett ou observant à distance respectueuse l'inquiétant John Silver avec sa jambe de bois et son perroquet sur l'épaule...
Monique et les enfants traînent un moment dans les boutiques d'antiquaires proposant jouets anciens et autres vieilleries. Pendant ce temps, je fais le tour du quartier pour aboutir sur le Sound (la Baie). La vue s'étend largement sur le fort de pierre, les nombreux quais et les bateaux entassés dans les bassins : barques de pêche et chalutiers bariolés et rouillés, yachts impeccables et dériveurs multicolores, unités de la Flotte gris réglementaire...
Plymouth : le quartier de Barbican
Plymouth : le quartier de Barbican

Reprenant le camping-car, nous suivons la route qui contourne l'immense rade pour découvrir tout au fond la coque endommagée du H.M.S. Plymouth. Cette relique de la guerre des Falklands est devenue une attraction digne de visite maintenant qu'elle a été consacrée monument historique à la gloire de la Navy...

Puis nous franchissons la Tamar. Depuis le tablier du nouveau pont suspendu se déploie une belle vue sur l'ancien pont de chemin de fer, l'un des premiers grands ouvrages d'art en métal que le fameux ingénieur Brunel construisit en 1859.


Visite des Jardins de Trewithen
La grande route nous fait atteindre bientôt les superbes jardins de Trewithen : sous une altière futaie en pleine campagne ont été plantés par centaines rhododendrons, camélias et magnolias...
Pendant que Mathieu reste à lire dans le camping-car, nous déambulons longuement dans le sous-bois, admirant les fleurs multicolores, la superbe trouée du "green" devant la grande maison. Juliette trouve un chat à caresser et apprivoiser au passage... Nous sommes particulièrement sensibles au charme du jardin clos où chante une fontaine au milieu des nénuphars, tandis qu'éclate alentour la floraison des bordures...
Trewithen : le Jardin clos
Trewithen : le Jardin clos
St-Just-in-Rosland : l'église médiévale au milieu
                du cimetière fleuri
St-Just-in-Rosland : l'église médiévale au milieu du cimetière fleuri
Il est déjà fort tard lorsque nous rallions la côte à Saint-Just-in-Rosland. L'atmosphère merveilleuse de l'église médiévale et de son jardin cimetière au bord de l'eau nous subjugue un long moment : ruisseau, fleurs et palmiers, vieilles tombes moussues de granit sculpté et grands arbres vénérables composent un tableau unique. Saint-Mawes à côté est bien pâlichon (quoiqu'en dise le guide...). Nous nous hâtons de prendre le bac à Trelissick dont les jardins sont malheureusement fermés pour descendre vers Lizard Point. La route habituelle poursuit ses haies et ses virages étroits jusqu'à ce que, dans le crépuscule, nous arrivions à Mullion Cove. Nous descendons au bord du vieux quai de pierre, juste devant le minuscule port de pêche qu'il délimite au milieu des rochers. Dans la pénombre, les grosses vagues violettes viennent mourir en écumant au pied des falaises déchiquetées où nichent bruyamment des centaines de mouettes et autres oiseaux de mer. Tout est paisible, nous sommes quasiment les seuls promeneurs à visiter ce coin perdu. Lorsque tombe la nuit nous allons dormir sur un parking tout proche.


Dimanche 11 juin 1989 : de MULLION COVE à EXETER
Au matin la brume, la pluie et le vent noient le paysage. Enfilant mon K-Way je monte cependant jusqu'à la terrasse de l'hôtel surplombant la côte. La vue plonge, saisissante, sur la "cove", les rochers sauvagement découpés et la mer grise et écumante aujourd'hui. Puis nous retournons à Helston où Monique et les enfants passent la journée à parcourir le parc thématique Flambard's tandis que je préfère bricoler, ranger le camion et écrire.
Parc d'attraction Flambard : une rue ancienne
Parc d'attraction Flambard : une rue ancienne


Parc
        d'attraction Flambard : la réception de l'hôtel
Parc d'attraction Flambard : la réception de l'hôtel

Vers 17:00, nous reprenons la route sous la pluie et dans un brouillard tenace. Nous devons renoncer à atteindre Land's End, la pointe extrême des Cornouailles, et virons de bord vers l'est, amorçant ainsi notre retour vers Londres. La bruine nous suit jusqu'à Exeter, laissant quand même filtrer quelques beaux aperçus sur la lande humide et déserte au nord du Dartmoor National Park. Nous finissons par stationner sur une aire de service de l'autoroute M 5 (sortie 30). L'endroit me semble tranquille, mais sait-on jamais, avec la proximité de l'autoroute notre repos sera peut-être difficile...

En fin de compte, notre tour des Cornouailles s'achève de façon abrupte et décevante à cause du temps bouché. Il y aurait eu bien d'autres choses à découvrir : côte rocheuse, jardins et country houses, sans parler des petits ports de pêche si typiques. Mais qui sait, peut-être une autre fois...



66. A travers le West Country jusqu'à London

Lundi 12 juin 1989 : d'EXETER à STOURHEAD
 
En fin de compte, la nuit est relativement calme. Nous sommes cependant tôt réveillés par le vacarme des camions et les pétarades des tondeuses à gazon... Du moins fait-il beau et la pluie est-elle remplacée par un temps chaud et humide qui nous rappelle le pays... Nous roulons un moment avant de prolonger notre nuit sur une autre aire de repos. La A 303 achève de nous faire parcourir la campagne du Devon pour nous entraîner à travers celle du Somerset en tous points identique : "le jardin de l'Angleterre".

A Montacute, nous arrêtons longuement pour visiter le château et le parc. 
Montacute : la façade ouest au bout du green
Montacute : la façade ouest au bout du green

Montacute depuis le jardin
Montacute depuis le jardin

La grande galerie pleine de portraits de grands personnages me plaît beaucoup, presqu'autant que le sobre jardin à la française. 

Montacute : bordure dans la cour est
Montacute : bordure dans la cour est

Montacute :
            pavillon et bordure dans le jardin est
Montacute : pavillon et bordure dans le jardin est

Montacute : urne et roses dans le jardin
Montacute : urne et roses dans le jardin
Montacute : façade Renaissance
Montacute : façade Renaissance
Montacute : chambre avec baldaquin
Montacute : chambre avec baldaquin



Nous y prenons une carte du National Trust, une remarquable organisation typiquement britannique dévolue à la sauvegarde du patrimoine naturel et immobilier de la Grande-Bretagne. Les Anglais lui accordent un tel soutien qu'en 90 ans d'existence cette "charity" (organisme à but non-lucratif) est devenue le premier propriétaire foncier du pays...
Montacute : le Grand Hall du rez-de-chaussée
Montacute : le Grand Hall du rez-de-chaussée

Nous poursuivons jusqu'à la petite ville de Sherborne, une autre bourgade médiévale. Dans sa petite abbatiale j'admire le réseau extraordinairement ramifié de la voûte. Puis nous empruntons d'étroites routes rurales sous la lumière déclinante pour gagner près de Stourton le domaine de Stourhead et son splendide jardin. Arrivés tard, nous trouvons un caravan park sur le site même et nous y installons pour la nuit. Accueil courtois et serviable du gardien...

 
Mardi 13 juin 1989 : de STOURHEAD à LONDON (LIGHTWATER)

Stourhead : le temple d'Apollon
Stourhead : le temple d'Apollon en forme de tholos (Delphes ?...)

Le temps continue d'être beau et chaud. Après une longue nuit qui nous permet de récupérer un peu de fatigue accumulée, la chaleur nous chasse de la capucine; mais la marche à pied effarouche mes équipiers et je me retrouve seul pour faire le tour de la propriété. Le parc est merveilleusement vallonné, abondamment fleuri et planté de grands arbres magnifiques. 

Stourhead : le pont et le temple en été
Stourhead : le pont et le Pantheon en été
Stourhead : le Temple de Flora
Stourhead : le Pantheon


Stourhead : le pont et le temple au printemps
Stourhead : le pont et le Pantheon au printemps
De plus quelques petits édifices décoratifs (Panthéon, grotte, temple d'Apollon, rotonde, pont...) jalonnent le parcours panoramique contournant un vaste lac artificiel
C'est sûrement le jardin de style anglais le plus spectaculaire que j'ai jamais vu !  Il me faut plus de 4 heures pour en parcourir les 10 kilomètres d'allées, passant continuellement de ses points de vue surprenants à ses tableaux enchanteurs... Stourhead : le pont
Stourhead : le pont

Stourhead : le lac et le temple d'Apollon en
                      automne
Stourhead : le lac et le Pantheon en automne

Je suis assoiffé et fourbu quand je rejoins le camping-car mais j'ai encore les yeux éblouis lorsque je reprends le volant une demi-heure plus tard.

Nous gagnons alors par des petites routes champêtres Longleat House, une autre fameuse country house. On découvre là un tout autre genre de monument : un grand palais à la campagne trône au milieu d'un immense domaine peu paysagé quoique soigné. En revanche ses abords sont affublés de nombreuses attractions et d'un parc safari (le premier du genre paraît-il). Nous avons plaisir à traîner dans le charmant jardin clos à l'arrière du château, tout près d'un surprenant petit cimetière de chiens. Par contre le parcours en "safari boat" nous parait bien court : il nous permet à peine d'entrevoir une bande de loups marins entreprenants, deux hippopotames paresseux et quelques gorilles timides sur leur îlot. Le temps pour Mathieu de se sortir du labyrinthe dans lequel il a préféré se perdre plutôt que de suivre notre excursion, et nous reprenons la route.

Longleat : maison de poupée XIXéme
Longleat : maison de poupée XIXéme
Longleat : intérieur de la maison de poupée
Longleat : intérieur de la maison de poupée


Stonehenge
                      : le cercle mégalithique
Stonehenge : le cercle mégalithique

Après un moment de méditation devant les mystérieux mégalithes de Stonehenge isolés au milieu d'une vaste plaine à blé, nous nous engageons sur l'autoroute jusqu'à atteindre la grande banlieue de Londres. Nous allons dormir au bord d'une rue dans un quartier résidentiel assez populaire.

Stonehenge : le
              cercle mégalithique
Stonehenge : le cercle mégalithique

Stonehenge :
                le cercle mégalithique
Stonehenge : le cercle mégalithique



Mercredi 14 juin 1989 : LONDON (Fitzalan Street, Lambeth Walk)
London : le Parlement et Big Ben
London : le Parlement et Big Ben

Le temps vire à la canicule et à l'orage; nous avons bien dormi dans notre grande banlieue au milieu des cottages, un peu à l'écart de la M 3. Après avoir replacé le tendeur de la courroie de pompe à eau mal remonté par je ne sais quel garage (Danemark ?), nous prenons la route pour pénétrer sans trop de difficulté, mais avec quelque appréhension, dans le Londres métropolitain.
Rejoignant d'abord Victoria Station, nous tournons 30 mn pour trouver un stationnement. Voilà qui augure mal de la suite de notre séjour dans la grande ville... Nous faisons provision de cartes, d'atlas et autres prospectus à l'Office du Tourisme de Grande-Bretagne. Nous y prenons aussi des billets pour faire un tour de ville en bus. Deux heures plus tard, nous avons péniblement traversé la moitié de la ville jusqu'à Baker Street où Mathieu admire le 221b, ancienne "résidence" de Sherlock Holmes !

Nous nous apprêtons enfin à embarquer sur l'impériale du bus rouge qui doit nous emmener lorsque nous découvrons que tous les bancs sont occupés par une bande de jeunes Français chahuteurs en voyage scolaire. Il ne reste plus de place pour nous, sinon à l'étage inférieur ! Comme il n'est pas question de renoncer à découvrir la ville depuis ce point de vue privilégié et attendu, nous décidons de reporter la balade au lendemain.
London : Big Ben
London : Big Ben

London : Lambeth Bridge et le Parlement
London : Lambeth Bridge et le Parlement

Nous partons alors à la recherche d'un parking pour la nuit. Ce sera une quête longue et hasardeuse, d'autant plus que l'heure de pointe n'est pas encore terminée... Cela nous vaudra de traverser bien lentement Tower Bridge, d'errer un moment dans le quartier sale et vieux d'Elephant and Castle. Nous finissons par nous poser dans une rue tranquille, devant un petit parc où galopent des chevaux : Fitzalan Street près de Lambeth Bridge. Ici nous serons à pied d’œuvre pour visiter demain matin le quartier de Westminster.

London : 10, Downing Street
London : 10, Downing Street


Jeudi 15 juin 1989 : LONDON (Imperial College of Science)

London : Westminster Abbey
London : Westminster Abbey

Nous dormons très bien et décollons très tôt (7:30). Nous profitons de ce qu'il y a encore des emplacements libres devant les parcomètres pour aller stationner juste en avant de Westminster Abbey. Après déjeuner nous partons à pied faire le tour de l'illustre abbatiale devenue le Panthéon de l'Angleterre. Les déambulatoires et les chapelles sont encombrés des tombeaux, pierres tombales et autres cénotaphes que le pays a consacré à ses grands hommes : leaders politiques, artistes, écrivains, chefs de guerre... Ce que le monument gagne en curiosités un peu anecdotiques, il le perd en grandeur architecturale et en pureté de style.
Lorsque nous en sortons, nous allons sur le pont de Westminster admirer Big Ben et la célèbre façade néo-gothique du Parlement donnant sur la Tamise. L'ensemble serait vraiment impressionnant si le panorama ne nous était déjà devenu familier tant on l'a vu figurer sur toutes sortes d'illustrations... London : le Parlement et la tour de Big
                          Ben
London : le Parlement et la tour de Big Ben au soleil du soir

London : relève des Horse Guard devant
                          Buckingham Palace
London : relève des Horse Guards devant Buckingham Palace

Nous nous rapprochons ensuite de Buckingham Palace où nous assistons de loin et dans la bousculade à la relève de la garde : la musique est impeccable, les uniformes rutilants, les touristes satisfaits...
Nous descendons ensuite le Mall. Je lui trouve un petit air de Champs-Elysées avec ses allées cavalières ombragées de superbes platanes. Nous nous séparons alors. London : H.M. Elisabeth II the Queen
London : H.M. Elisabeth II the Queen

Monique se dirige avec les enfants vers le grand magasin de jouets Hamleys, tandis que je parcours tout le Mall jusqu'à Trafalgar Square.
De grands travaux de restauration défigurent malheureusement la célèbre place dont les fontaines sont à sec et encombrées d'échafaudage. Demeure la façade toute classique de St-Martin-in-the-Fields que l'orchestre de Neville Marriner a rendu célèbre. Mais le but de ma balade est la National Gallery dont je gravis bientôt les degrés. Les collections sont évidemment superlatives, je m'attarde donc longtemps devant ses tableaux dont beaucoup sont renommés. London : Trafalgar Square
London : Trafalgar Square

Nous nous retrouvons au camping-car et de là gagnons Baker Street pour notre sightseeing tour remis à aujourd'hui. Cette fois nous sommes seuls sur l'impériale en compagnie d'un couple d'Américains. Nous avons donc tout le loisir de découvrir (un peu rapidement il est vrai) les principaux monuments et quartiers du centre de la capitale de l'Empire. La boucle dans la City, limitée par ses dragons caractéristiques, nous révèle plus spécialement un secteur que nous n'aurions pas eu l'occasion de découvrir autrement.

 Récupérant notre véhicule à la nuit tombante, nous allons faire le plein d'eau et soupons sur une aire de service déjà repérée lors d'une escale deux jours auparavant à Heston. Puis nous retournons en ville et cherchons à stationner près du Musée des Sciences que les enfants veulent visiter demain. Nous finissons par pénétrer sur le parking privé de l'Imperial College of Science et trouvons au delà de la barrière le calme désiré.


Vendredi 16 juin 1989 : LONDON (Mecklembourg Square)

Aujourd'hui encore il fait très chaud. Nous évacuons tôt sous l’œil étonné du gardien notre parking universitaire où nous avons joui d'un sommeil paisible. Nous allons nous installer devant un parcomètre sur Exhibition Road encore déserte à 7:30, juste entre le Victoria & Albert Museum et le Musée des Sciences. Y abandonnant nos rejetons, Monique et moi partons à pied à la découverte des quartiers Knightbridge et Belgravia. Une incursion dans le London Oratory nous révèle son décor baroque très italien. Puis nous parcourons Brompton Square et surtout Montpellier Square, charmants avec leurs maisons basses et leurs balcons de fer forgé fleuris qui encadrent un jardin luxuriant entouré de grilles. Une devanture d'agence immobilière nous renseigne sur les prix, exorbitants (location de 3 000 $ par semaine !). Beaucoup d'artistes et de gens du spectacle logent dans le coin, paraît-il...

 Nous passons ensuite devant les Hyde Park Barracks où les chevaux des horse guards passent la tête au balcon du 2ème... Belle grande maison blanche de l'Ambassade de France devant Hyde Park, puis perspective courbe remarquable de Belgrave Square avec son parc privé au centre. Retour jusqu'aux musées par des rues bordées de maisons aux façades en terre cuite moulée rouge. Nous réussissons après quelques déboires à rejoindre par téléphone Gilles dans sa pharmacie en Normandie. Nous nous donnons rendez-vous en fin de compte au camping international d'Oxford où nous prévoyons nous retrouver d'ici trois jours.

Après un déjeuner rapide, je vais faire un tour du Victoria & Albert Museum; les collections consacrées aux arts "mineurs" (céramiques, ferronneries, etc...) sont considérables mais ne me passionnent guère... Pendant ce temps, Monique rejoint les enfants qui s'en donnent à cœur joie dans la salle de manipulation du Musée des Sciences et Technologies. Ils n'en sortent qu'à la fermeture, passé 18:00. Nous attendons longtemps la fin du peak (heure de pointe) pour gagner vers 20:00 le quartier du British Museum. Nous stationnons sur Mecklembourg Square après avoir vu de près le Foundling Hospital (où Haendel dirigea à plusieurs reprises son Messie en concerts bénéfices) et être passés sur la rue Haendel...


Samedi 17 juin 1989 : de LONDON à CHALFONT SAINT-PETER

 Après une autre nuit paisible, nous allons stationner juste devant la grande entrée du British Museum, puis nous partons à pied faire le tour du quartier. Sur Bedford Square, les maisons de briques élégantes, quoiqu'un peu raides, entourent de grands arbres ombrageant la place centrale. Des plaques de cuivre signalent les hôtes illustres qu'elles ont abrités. En revanche les environs de l'université s'avèrent sans grand caractère... Nous passons quelques minutes chez Dilion, la plus grosse librairie de Londres (!) d'où nous réussissons à sortir sans achat, avant de flâner un peu dans le magasin d'"Habitat" sur Totenham Street. Nous trouvons sur cette rue fameuse pour ses boutiques de fournitures électroniques des cassettes vidéos à un prix intéressant, et retournons ensuite au British Museum.

Les marbres du Parthénon ramenés par Lord
                        Elgin
Les marbres du Parthénon (Procession des Panathénées) ramenés par Lord Elgin
La visite des galeries grecques et assyriennes nous occupent durant deux bonnes heures. Je suis époustouflé par la quantité et la qualité des frises prises sur le Parthénon par Lord Elgin. Elles occupent une très grande salle bâtie exprès pour elles à la dimension du célèbre temple. On peut y admirer dans des conditions idéales l'extraordinaire procession des Panathénées vibrante de vie et de mouvement.

Le Mausolée d'Halicarnasse, remonté dans une autre salle du musée, et les chasses au lion d'Assurbanipal (une incroyable bande dessinée sculptée dans la pierre) valent eux aussi le voyage !
Nous sommes bien fatigués lorsque nous regagnons le camping-car. Après de longues tergiversations - et un peu de repos - nous décidons de quitter la ville en direction d'Oxford où nous donnons par téléphone rendez-vous à Gilles qui s'apprête à embarquer à Ouistreham.

À Ouistreham, l'embarquement des deux
                          Sophie (ainsi qu'Olivier et Ginette)
À Ouistreham, l'embarquement des deux Sophie (ainsi qu'Olivier et Ginette)

Osterley Park nous semble une étape intéressante avec sa belle maison et son immense domaine où nous comptons bien trouver un coin calme pour passer la nuit.... Hélas nous y arrivons bien tard, après la fermeture des portes, et comme coin tranquille, en quasi bordure de l'autoroute urbaine, ça se pose là !

Aussi décidons-nous de faire une dernière tentative pour rejoindre Christiane Trinques. C'est une ancienne condisciple de Psycho-Prat autrefois émigrée avec nous au Canada qui demeure maintenant dans la grande banlieue londonienne à Chalfont St-Peter. Nous faisons donc un rapide détour vers le nord et, après quelques recherches, nous trouvons sa maison, un joli cottage du style de ceux de Ville-Mont-Royal. Mais il n'y a personne à l'intérieur. Des voisins obligeants nous informent que notre amie est partie en voyage depuis 10 jours, ce qui explique nos appels sans réponse... Elle doit cependant rentrer demain. Il ne nous reste plus qu'à nous installer devant sa porte pour passer la nuit.



67. Vers le nord : Oxford et Blenheim Castle



Dimanche 18 juin 1989 : de CHALFONT SAINT-PETER à OXFORD

Nous nous levons assez tard après une nuit des plus calmes. Le quartier est vraiment très agréable et sa quiétude tellement différente du rythme trépidant de la grande capitale à 45 minutes de train... Monique fait un peu de lavage, la voisine complaisante lui prête sa cuisine pour rincer et essorer son linge avant que nous l'étendions sur sa corde à linge dans le jardin. Pendant qu'il sèche au grand soleil, nos "hôtes" nous invitent à prendre café et pâtisseries "home made" : ces gens sont vraiment d'une délicatesse tout à fait charmante ! Profitant du beau temps, les enfants ont étalé une couverture sur le gazon et ont commencé une partie de Playmobil... lorsqu'arrive Christiane. Nous passons deux heures à renouer avec elle, avant de faire le plein d'eau et de reprendre l'autoroute en direction d'Oxford.

Les Hermanvillois au départ
Les Hermanvillois au départ

Nous arrivons au terrain de camping vers 17:30. L'Acapulco 45 de Gilles et Ginette est déjà là, le frangin bricole sa prise de courant (pose d'un adaptateur britannique...) pendant que Ginette tente de mettre un peu d'ordre dans la cambuse... Sophie B. les accompagne et nous sommes très heureux de nous adjoindre cette compagnie supplémentaire. Joyeuses retrouvailles avec les Hermanvillois, mais ils sont épuisés après leur départ précipité. Nous nous retirons bientôt chacun dans nos coquilles respectives.

Lundi 19 juin 1989 : d'OXFORD à STONEFIELD (près de BLENHEIM CASTLE)


La nuit est assez calme, malgré le nombre considérable d'occupants dans le camping (dont une colonie de jeunes français chahuteurs...). Vers 9:30 nous sommes en ville pour commencer notre tour des "colleges" dont la ville est truffée. Chacun diffère du voisin par la taille, la disposition ou le décor, mais tous ont en commun le style (gothique ou classique), la richesse et le pittoresque. Partout des arbres, desgreensbien roulés et ras tondus. Ici un superbe petit closedéborde de roses, là des bordures disposées avec goût ornent les vénérables façades.

Les
                Colleges d'Oxford vus d'avion
Les Colleges d'Oxford vus d'avion


À bicyclette...
À bicyclette...
Les trottoirs sont encombrés de bicyclettes, quelques étudiants en toge noire et mortier se hâtent de gagner leurs cours, quelques profs très dignes semblablement vêtus discutent gravement ou s'engouffrent sous une porte gothique...

Oxford : professeur se rendant à son cour en toge
Oxford : professeur se rendant à son cour en toge
Oxford : cortège pour le remise des diplômes
Oxford : cortège pour le remise des diplômes

Oxford-Sir-Edmund-Hall, University College
Oxford : devant Sir Edmund Hall, University College

Oxford : tour de Magdalen College
Oxford : tour de Magdalen College
Oxford tour de Magdalen College
Oxford : tour de Magdalen College

Christ Church Cathedral, son chapitre, son cloître et ses jardins donnent le ton : ici tout n'est que dignité, élégance et qualité.

Oxford : cour et jardins de Christ Church
Oxford : cour et jardins de Christ Church
Oxford : cour et jardins de Christ Church
Oxford : cour et jardins de Christ Church


Oxford
                    : nef de Christ Church
Oxford : nef de Christ Church

Oxford : chœur de la chapelle de New College
Oxford : chœur de la chapelle de New College

Oxford : All Souls College
Oxford : All Souls College

 On escalade la tour de l'église de University College, histoire de jouir de la célèbre vue sur les "clochers d'Oxford". 

Oxford : Bodleian Library
Oxford : Bodleian Library

Oxford : salle de la Bodleian Library
Oxford : salle de la Bodleian Library

Après une dernière incursion dans la "Alice Shop" pleine de petits souvenirs inspirés par "Alice in Wonderland" (Lewis Carol son auteur était prof de philo dans la fameuse ville universitaire), nous rejoignons nos camping-cars dans la grosse chaleur, les pieds en compote et les jambes lourdes... Et encore sommes-nous loin d'avoir tout vu !

Oxford Bell Tower : sculpture
Oxford Bell Tower : sculpture
Oxford : Examination School
Oxford : Examination School

Oxfordshire : cottage à Great Tew
Oxfordshire : cottage à Great Tew

Nous prenons alors la direction du nord jusqu'au village de Woodstock où nous voulons visiter demain l'imposant château de Blenheim. 

Nous allons jeter un coup d'oeil au parc superbement paysagé derrière sa porte monumentale, avant d'aller dormir à quelques kilomètres de là, sur le stationnement du terrain de football du village de Stonefield. Blenheim Palace vu d'avion
Blenheim Palace et son parc vus d'avion



Mardi 20 juin 1989 : de STONEFIELD à ASKERN (près de SHEFFIELD)
Blenheim Palace vu d'avion
Blenheim Palace vu d'avion

Au matin, nous gagnons le château princier des ducs de Malborough. Il a beaucoup d'allure dans l'écrin soigné de son parc et de ses jardins de styles variés. 

Passant son magnifique portail en fer forgé, nous découvrons d'abord dans ses murs une exposition sur la vie de Sir Winston Churchill qui naquit ici et dont c'était la maison de famille. Blenheim Palace : la porte est
Blenheim Palace : la porte est


Blenheim Palace : le salon rouge
Blenheim Palace : le salon rouge

Puis nous traversons des enfilades de salons et de chambres richement meublés. 

Blenheim Palace : la Salle à manger
Blenheim Palace : Dining Room

Blenheim Palace : la bibliothèque
Blenheim Palace : enfilade de la bibliothèque



La bibliothèque, immense et superbe, est d'une élégance toute classique. Elle contient même un orgue au buffet délicatement peint et sculpté...  Blenheim Palace : la bibliothèque et son orgue
Blenheim Palace : la bibliothèque et son orgue

Blenheim Palace : le Jardin italien
Blenheim Palace : le Jardin italien
Nous gagnons ensuite les jardins raffinés garnis de bassins et de buis taillés à la française... 

Blenheim Palace : le Jardin italien
Blenheim Palace : le Jardin italien et la Fontaine de la Sirène
Blenheim Palace : la fontaine du Jardin
                    italien
Blenheim Palace : la fontaine du Jardin italien en action

Blenheim Palace : Jean-Paul filme le parc au delà de la
            terrasse
Blenheim Palace : Jean-Paul filme le parc au delà de la terrasse

Blenheim Palace : le Jardin inférieur et la grande
            façade donnant sur le parc
Blenheim Palace : le Jardin inférieur et la grande façade donnant sur le parc

Blenheim Palalce : bassin de la terrasse
                    inférieure
Blenheim Palalce : bassin de la terrasse inférieure
Blenheim Palace : les statues du Jardin d'eau
Blenheim Palace : les statues du Jardin d'eau

Blenheim Palace : le lac et le pont
Blenheim Palace : le lac et le pont sous le soleil du soir

Une balade en barque, en plus de nous rafraîchir un peu, nous permet d'admirer de plus près le fameux pont décoratif. Il limite la grande pièce d'eau tout en dégageant des vues intéressantes sur les nobles façades du château.

Tout cela est bien beau, mais la chaleur nous accable. C'est donc avec plaisir que nous reprenons la route du nord. Au moins profitons-nous du vent apparent créé par la vitesse pour nous rafraîchir tout en traversant la région industrielle de Nottingham puis celle de Sheffield. Odeur de métal surchauffé, fumées, rangées de maisons ouvrières identiques et serrées les unes contre les autres... Après avoir erré un peu dans Doncaster, nous subissons une crevaison qui nous prive de notre dernière roue de secours (un autre pneu massacré par les routes du Maroc...). Nous finissons par atteindre au crépuscule la petite ville d'Askern où nous stationnons sur une place de marché déserte et apparemment inutilisée près d'un dispensaire ouvrier.



68. De York à la frontière écossaise



Mercredi 21 juin 1989 : d'ASKERN à CHILTON (DURHAM) via YORK
Nuit assez tranquille après laquelle nous sommes suffisamment reposés pour aborder York : le centre médiéval est vraiment typique avec ses ruelles bordées de maisons à pignons toutes fleuries. Visite du vieux York
Visite du vieux York

York
                    : Castle Museum
York : Castle Museum
Nous visitons longuement le York Castle Museum, mélange de scènes de la vie courante du XVIIIème et du XIXème, et de documents historiques...

York
                Castle Museum : Kirgate
York Castle Museum : Kirgate

York
            Castle Museum : Kirgate
York Castle Museum : Kirgate

York
              Castle Museum : candy shop
York Castle Museum : candy shop

York Castle Museum : King William Hotel
York Castle Museum : King William Hotel

York
              Castle Museum : manège de chevaux de bois
York Castle Museum : manège de chevaux de bois

York
                Castle Museum : vieux bureau de poste
York Castle Museum : vieux bureau de poste
 
York Castle Museum : ancienne pompe à incendie de
                1821
York Castle Museum : ancienne pompe à incendie de 1821

York Castle Museum : intérieur victorien
York Castle Museum : intérieur victorien 1880

York
              Castle Museum : poupées
York Castle Museum : trois poupées de présentation de mode du XVIIIème (1740 à 1775) 

York
                Castle Museum : pharmacie
York Castle Museum : Drugstore (pharmacie)

York Castle Museum : pharmacie
Salle de bain édouardienne (1902)

York Castle Museum : poste de radio
                            1936
York Castle Museum : poste de radio Philco 1936
York Castle Museum : salon 1953
York Castle Museum : salon 1953 (Époque du Couronnement)

Mais toutes ces vieilleries sentent par trop la poussière et finissent par être lassantes...

Une petite marche à travers les vieilles rues pavées aux maisons à colombages et encorbellements nous permet de rejoindre la cathédrale : York : Shambles Street
York : Shambles Street

York : façade de Yorkminster
York : façade de Yorkminster
sa taille imposante, la qualité de son architecture et la majesté de son style en font une splendeur. York : façade de Yorkminster
York : façade de Yorkminster

La nef montre un magnifique élan gothique...

York : nef de Yorkminster
York : nef de Yorkminster depuis l'autel

York : croisée du transept et lanterne
                            de Yorkminster
York : croisée du transept et lanterne de Yorkminster

...tandis que le chœur, à peine entrevu (car un office s'y déroule), possède des stalles somptueusement ouvragées... York : choeur de Yorkminster
York : chœur de Yorkminster
York : nef de Yorkminster
York : jubé de Yorkminster
...derrière son majestueux jubé sculpté.

La salle du chapitre, ronde et voûtée d'ogives, est une autre merveille.

York : salle du chapître de Yorkminster
York : salle du chapître de Yorkminster

York : voûte de la salle du chapitre de
                            Yorkminster
York : voûte de la salle du chapitre de Yorkminster
Aile ouest de la cathédrale Yorkminster
Aile ouest de la cathédrale Yorkminster

Visite du Jorvik Centre : les
                          navigateurs
Visite du Jorvik Centre : les navigateurs
Un peu à regrets, je quitte ces lieux magnifiques pour rejoindre le Jorvik Centre, célébration des origines nordiques de la ville (York = Jorvik en Danois).

Son sous-sol a été aménagé en musée présentant l'ancienne York viking telle que des fouilles exécutées sur les lieux ont permis de la reconstituer.

Jorvik Centre : la bataille pour la
                            prise d'York
Jorvik Centre : la bataille pour la prise d'York
Jorvik Centre : la vie au foyer
Jorvik Centre : la vie au foyer

Les nacelles électriques téléguidées circulent entre les dioramas étonnants de vie et de réalisme, des vitrines parfaitement agencées exposent les vestiges retrouvés et l'ensemble, tout à fait captivant, passionne nos deux familles.

Jorvik Centre : fermière
Jorvik Centre : fermière
Jorvik Centre : bijoutier
Jorvik Centre : bijoutier

Jorvik Centre : latrines
Jorvik Centre : latrines
Jorvik Centre : cordonnier
Jorvik Centre : cordonnier

Nous quittons enfin cette belle ville en direction du nord pour rouler dans la nuit jusqu'au village de Chilton; une rue paisible en bordure de la campagne nous offre la halte recherchée, hors de portée du bruit de la grande route.


Jeudi 22 juin 1989 : de CHILTON à TEVIOT HEAD (SCOTLAND)

Excellente nuit à la limite de l'agglomération, au milieu des petites maisons de brique dont les jardins soignés débordent de roses, devant un paysage étendu de collines et de vallons verdoyants. Des habitants accueillants nous offrent de nous ravitailler en eau; cette aimable proposition tombe à pic car Ginette vient de découvrir avec horreur que le liquide trouble remplissant son réservoir d'eau potable présente un voile guère catholique donnant peu de garantie de pureté bactériologique...

Nous gagnons assez tard Durham, petite ville moyenâgeuse ramassée autour de sa remarquable cathédrale. Durham
                          : le pont médiéval
Durham : le pont médiéval et la cathédrale

Durham la cathédrale émergeant au desssus des
                    toits et des arbres
Durham : la cathédrale émergeant au dessus des toits et des arbres



Durham : la cathédrale
Durham : la cathédrale entourée de son green



Vaste nef sans ornement superflu, style roman authentiquement normand...
Durham : nef et chœur de la cathédrale
Durham : nef et chœur de la cathédrale

Durham : l'horloge astronomique dans la
                            cathédrale
Durham : l'horloge astronomique dans la cathédrale

...cloître très simple du XIIème, orgues peintes superbes en leurs deux buffets, rare horloge astronomique ouvragée...

...tombeau de Bède-le-Vénérable dans sa chapelle en bout de nef formant narthex, vraiment cet ensemble monumental vaut le détour.  Durham : le tombeau de
                            Bède-le-Vénérable dans le narthex de la
                            cathédrale
Durham : le tombeau de Bède-le-Vénérable dans le narthex de la cathédrale



1989-0621-34=Durham chateau et donjon
 Durham : donjon du château (XIème)

Cependant les rues ne sont pas aussi typées que celles de York. De plus nous devons subir quelques démêlés désagréables avec un gardien de parking peu honnête qui prétend nous rendre sur 10 Livres la monnaie d'un billet de 20...

Nous traversons ensuite sans nous arrêter les faubourgs industriels de Newcastle, avant de rallier via une route pittoresque musardant par monts et par vaux le Hadrian Wall (le Mur d'Hadrien). Cette étonnante fortification fut construite par les Romains du IIème siècle pour contenir, à la limite septentrionale de leur Empire, les incursions des montagnards écossais.

Hadrian Wall : vestiges de la base
                            romaine de Corbridge
Hadrian Wall : vestiges de la base romaine de Corbridge vus de l'ouest : à gauche  les greniers, à droite les quartiers des légionnaires et des officiers, des ateliers et autres services

La muraille barrait d'une ligne continue de 117 km le nord de l'Angleterre, reliant sans interruption les côtes est et ouest. Un détour par Corbridge nous permet de visiter la base romaine qui y a été exhumée et le petit musée attenant.
Plans de la partie exhumée de Corbridge

Puis nous continuons la route vers l'ouest en longeant le mur que l'on aperçoit par intermittence dans la lumière du soir de plus en plus dorée. Arrêt à Steel Rigg où les enfants escaladent la colline à l'assaut du mur et de la forteresse la couronnant. Hadrian Wall : les enfants à Steel Rigg
Hadrian Wall : Juliette, Olivier, Sophies M. et Sophie B. à  Steel Rigg

ùsteel Rigg
Hadrian Wall : paysage de Steel Rigg
Vue superbe sur le paysage sauvage et désert que vient souligner le tracé continu de la fortification suivant la crête...
Nous finissons par entrer en Écosse et campons dans la vallée du Teviott, sur une aire de pique-nique au creux d'un vallon. Les deux camping-cars entrent en
                            Écosse
Les deux camping-cars entrent en Écosse


Teviott Head : Jean-Paul filme Olivier
                          jouant dans le ruisseau
Teviott Head : Jean-Paul filme Olivier jouant dans le ruisseau
Nos deux garçons s'empressent de construire un barrage sur le ruisseau, au grand dam de Ginette qui voit bientôt revenir son fils trempé de la tête aux pieds, comme il se doit...


Tartans des clans écossais
Les tartans des clans d'Écosse



69. Écosse : de la frontière à Balnakeil Bay



Vendredi 23 juin 1989 : de TEVIOT HEAD au GLADHOUSE RESERVOIR (près d'EDINBURG)
Teviott Head : le bivouac des
                          camping-cars
Teviott Head : le bivouac des camping-cars au réveil sous un ciel bien gris !
Notre picnic area(aire de pique-nique) n'a commencé à être fréquentée qu'après 9:00, aussi avons-nous pu nous reposer suffisamment. Mathieu et Olivier poursuivent leurs travaux hydrauliques avant que nous repartions à travers la campagne écossaise vers Mellerstain House. Collines verdoyantes de plus en plus accidentées, moutons innombrables parsemant de minuscules taches blanches les pentes émeraudes, cours d'eau franchis sur de jolis ponts de pierre en dos d'âne... le tout sous un ciel gris et un petit vent frisquet, c'est bien l'Écosse à laquelle nous nous attendions !
Le château de Mellerstain, perdu dans son grand domaine, nous semble un peu froid malgré la qualité de ses plafonds en stuc peint et son élégant mobilier. Mellerstain : vue d'avion
Mellerstain : vue d'avion

Mellerstain : la salle de musique
Mellerstain : la salle de musique


Mellerstain : la bibliothèque
Mellerstain : la bibliothèque

Mellerstain : la terrasse arrière à
                          l'italienne
Mellerstain : la terrasse arrière à l'italienne

Seul son jardin en terrasse trouve grâce à nos yeux, encore en avons-nous vu de tellement plus beaux...


Mellerstain : bordure de la terrasse
Mellerstain : bordure de la terrasse

Mellerstain : la façade arrière depuis le
                      jardin italien
Mellerstain : la façade arrière depuis le jardin italien

En revanche les enfants apprécient beaucoup l'immense green en avant qui leur offre un terrain de jeu idéal : Juliette échange quelques balles de tennis avec Sophie, tandis que Mathieu et Olivier dribblent à qui mieux-mieux autour de leur ballon de foot.

Point de vue étendu sur les collines et les vallées à Scott View, plaisant coup d'oeil sur le pont et le village de Kebo. Nous roulons longuement en direction d'Edinburg en suivant le cours de la Tweed dont la vallée riante montre à profusion verts pâturages et troupeaux de moutons...

Les ruines de l'abbaye de Dryburg sont dépassées sans arrêter vu l'heure avancée.

Après un dernier tour à Pebles où tout est fermé (il est 18:05), nous gagnons le réservoir de Gladhouse, sauvage à souhait, où nous bivouaquons au bord de l'eau, sous un ciel tourmenté encombré de nuages gris.
Gladhouse Reservoir : notre bivouac au
                            crépuscule
Gladhouse Reservoir : notre bivouac au crépuscule


Samedi 24 juin 1989 : de GLADHOUSE RESERVOIR à CULROSS

Gladhouse Reservoir : anse
Gladhouse Reservoir : anse
La nuit super tranquille au bord du lac invite à faire durer le repos...
Nous entrons dans Edinburg seulement vers 12:00 pour aller d'abord visiter le palais royal d'Holyrood. Ses bâtiments ont un air chic et soigné au pied de la montagne, mais ils sont fermés à la visite... Edinburgh : entrée de Holyrood
                              Palace
Edinburgh : entrée de Holyrood Palace


Edinburgh : vue générale de Holyrood
                              Palace
Edinburgh : vue générale de Holyrood Palace
Edinburgh : cour intérieure
                              d'Holyrood Palace
Edinburgh : cour intérieure d'Holyrood Palace

Holyrood Palace : le Cabinet du roi
Holyrood Palace : le Cabinet du roi

Holyrood Palace : Dining Room (la Salle à
                    manger)
Holyrood Palace : la Salle à manger

Holyrood Palace : le Grand escalier
Holyrood Palace : le Grand escalier
Holyrood Palace : la Chambre à
                              coucher du Roi
Holyrood Palace : la Chambre à coucher du Roi

Nous traversons alors la ville très accidentée qui nous parait assez noire et triste, pour aller stationner au pied du château d'Edinburg. Une bonne grimpée à pieds nous mène jusqu'à l'Esplanade d'où nous redescendons tranquillement sur le Royal Mile en musardant dans les boutiques.

Une visite plus approfondie du Wisky Centre nous initie à cette surprenante boisson via une superbe démonstration technique et historique.
Edinburgh : visite du Scotch Whisky Heritage Centre
Scotch Whisky Heritage Centre
                              d'Edinburgh : un buveur...
Scotch Whisky Heritage Centre d'Edinburgh : un buveur...
Scotch Whisky Heritage Centre
                              d'Edinburgh : distillerie clandestine
Scotch Whisky Heritage Centre d'Edinburgh : distillerie clandestine

Scotch Whisky Heritage Centre d'Edinburgh :
                      une distillerie officielle
Scotch Whisky Heritage Centre d'Edinburgh : une distillerie officielle

Edinburgh :
                                le parc de Princess Street
Edinburgh : le parc de Princess Street

On admire en passant les très beaux vitraux de la cathédrale Saint Gile et on revient doucement en suivant la grande artère commerciale de Princess Street. Beau panorama vers le château formidable sur son éperon depuis le parc aménagé à ses pieds dans le vallon.

Au milieu de sa pelouse, un haut monument gothique a été élevé à la gloire de Walter Scott, entre des parterres fleuris où de charmantes vieilles dames nourrissent les pigeons. Tandis que Gilles, Ginette et les deux Sophie vont traîner dans les magasins, nous préférons aller faire le tour du Charlotte Square, très digne et élégant, mais noirci comme le reste de cette ville qui nous déçoit un peu : la pierre grise et salie sous le ciel chargé compose un tableau sans gaieté et guère emballant... Edinburgh : le château sur son
                              éperon
Edinburgh : le château sur son éperon

Culross : vue générale de la petite ville
                        au bord de la Forth
Culross : vue générale de la petite ville au bord de la Forth

Nous quittons la capitale de l'Écosse du côté nord et traversons l'immense estuaire de la Forth par un très grand pont suspendu doublant le pont de chemin de fer ancien. L'étape de ce soir sera le petit village XVIème de Culross où nous dormons au bord de l'eau, après avoir planifié en détail notre tour d'Écosse avec nos compagnons de route.


Dimanche 25 juin 1989 : de CULROSS à WHITE BRIDGE (avant INVERNESS)
La nuit est terriblement venteuse, ce qui nous amène à changer de place pour chercher un peu d'abri. Après un petit tour dans les rues pittoresques du village dont les vieilles maisons ont presque toutes été achetées et restaurées par le National Trust, nous prenons la route tandis que les enfants dorment encore. Culross : place du Pilori
Culross : place du Pilori

Blair Atholl : le domaine...
Blair Atholl : le domaine...
Un bref arrêt à Kinross, près de l'entrée de l'autoroute M 90 permet de faire quelques courses, avant de continuer à filer vers le nord. Le ciel, déjà gris, ne s'améliore guère jusqu'à ce que nous atteignions Blair Atholl.
Les Grampian Mountains encadrent la vallée verdoyante où s'élèvent les murs et les tours blanches du château que je visite de fonds en combles avec Gilles et Ginette. Blair Atholl : vue
                                  d'avion
Blair Atholl : le château vu d'avion


Blair Atholl : l'entrée de la
                                  maison
Blair Atholl : l'entrée de la maison
Blair Atholl : la hall d'entrée
Blair Atholl : la hall d'entrée

Blair Atholl : le Grand escalier
Blair Atholl : le Grand escalier
Blair Athol l: la chambre
                                  Stewart
Blair Athol : la chambre Stewart

Blair Atholl : l'actuel landlord
Blair Atholl : l'actuel landlord
Pendant ce temps Monique, peu intéressée par toutes ces vieilleries, fait déjeuner la troupe enfantine. L'intérieur est très riche, plein de meubles de grande valeur, de peintures et d'un superbe décor, mais aussi de beaucoup de souvenirs de l'illustre famille Murray liée de près à l'histoire du pays. J'admire mais apprécie assez peu le genre...
Une éclaircie au moment du départ nous donne la chance de voir défiler le pipes and drums band de la garde écossaise du land lord; quels traditionalistes que ces Écossais ! Blair-Castle-Pipes Band
Blair Atholl : Pipes and  Drums Band de la garde locale

Blair Atholl : Pipes and Drums Band de la
                          garde locale
Blair Atholl : Pipes and  Drums Band de la garde locale

Blair Atholl : vue générale en quittant
Blair Atholl : vue générale en quittant

Nous repartons sous la pluie battante en abordant maintenant les Highlands. Superbes paysages de petites montagnes, de landes vert vif semi-désertes parsemées de moutons. Passant au bout du Loch Ericht, nous longeons ensuite le Loch Laggan dont le relief dramatique rappelle beaucoup la Norvège. Loch Laggan, par un temps bien
                                  peu écossais !
Loch Laggan, par un temps bien peu écossais !

Une vue du Loch Ness
Une vue du Loch Ness
Après le Loch Lochy où la pluie cesse un peu, nous atteignons la vallée du célèbre Loch Ness. Nous choisissons alors d'en longer la rive est. 

Roulant quelques kilomètres après Fort Augustus dans le grandiose et sauvage parc de Glen More, nous campons sur un merveilleux gazon fleuri au bord d'une rivière, environnés de moutons. Bivouac dans
                                  le parc de Glen More, Loch Ness
Bivouac dans le parc de Glen More, Loch Ness


Parc de Glenmore : coquelicots
Coquelicots du Parc de Glenmore



Lundi 26 juin 1989 : du parc de GLEN MORE à GOLSPIE

Le Loch Ness depuis Foyers
Le Loch Ness depuis Foyers
Reprenant la route après une nuit fantastique de calme, nous sommes bientôt à Foyers. La vue sur le Loch Ness y est étendue mais notre route s'en éloigne peu après pour serpenter dans les vallées des Highlands jusqu'à Inverness. Nous y faisons quelques emplettes (en particulier des fusibles pour remplacer ceux du frigo qui viennent de claquer pour la 3ème fois !), complétons le plein d'eau et y prenons notre dîner. Puis nous repartons vers le nord en suivant la côte.

Les paysages ne sont pas vraiment transcendants, mais offrent quand même de belles perspectives sur le rivage d'un côté et les montagnes de l'intérieur se profilant à l'horizon de l'autre. Le Loch Ness
                                  près de Fort Augustus
Le Loch Ness près de Fort Augustus

Maisonnette de pêcheur à Golspie
Maisonnette de pêcheur à Golspie
Nous roulons sans arrêt pour arriver en fin d'après-midi à Golspie où nous devons faire étape chez le vétéran écossais que Gilles avait reçu à Hermanville lors du 45ème anniversaire du Débarquement. Il nous accueille généreusement dans son petite cottage de pierre établi à mi-pente sur la montagne. De son seuil, il jouit d'une vue superbe sur la côte et sur l'arrière pays. Après de longs bavardages dans un anglais laborieux, nous passons à table. Si l'accueil est chaleureux, nos palais français ont quelques difficultés à apprécier l'abondant buffet préparé par la maîtresse de maison. Les libations vont cependant bon train et aident à faire passer une cuisine tout-à-fait conforme à sa réputation... Un peu amortis par le mélange de wisky local et de calvados importé pour les circonstances, nous allons nous coucher sur le terrain au milieu des moutons.


Mardi 27 juin 1989 : de GOLSPIE à la plage de BALNAKEIL (DURNESS)

Au matin Monique (grippe ou gueule de bois ?) a beaucoup de difficulté à démarrer. Nous quittons à regret ce lieu enchanteur et ces hôtes charmants pour aller à Brora faire le tour de la distillerie de wisky de Clynalish. L'excellente présentation actualise notre visite du musée d'Edinburg, les odeurs en plus, et s'achève par l'apothéose d'une délicieuse et euphorisante dégustation.

Revenant vers Golspie, nous y faisons le tour - extérieur - du joli et imposant château de Dunrobin.
Dunrobin Castle : vue générale
                                  depuis la terrasse inférieure du
                                  jardin
Dunrobin Castle : vue générale depuis la terrasse inférieure du jardin


Dunrobin Castle : la salle à
                                  manger
Dunrobin Castle : le grand
                                      salon
Dunrobin Castle : le grand salon

Bibliothèque de Dunrobin Castle
Dunrobin Castle : la bibliothèque

Dunrobin Castle : le jardin italien
                          depuis les fenêtres du château
Dunrobin Castle : le jardin italien depuis les fenêtres du château

Moutons dans les Highlands le long
                                de la A 839
Moutons dans les Highlands le long de la A 839
Voici maintenant la dernière section de notre itinéraire vers le nord-est qui emprunte une toute petite route, en grande partie single way, la A 839. Elle traverse l'intérieur de terres très sauvages où l'on ne voit que moutons, tourbières et lacs entre les crêtes peu élevées des Highlands. C'est beau, triste et un peu mélancolique surtout sous le ciel gris qui, de temps à autre, se résout en pluie.

Jean-Paul filme un petit lac en
                          traversant l'arrière-pays
Jean-Paul filme un petit lac en traversant l'arrière-pays

Au bord d'un autre lac le long de la
                              A839
Au bord d'un autre lac le long de la A839

La fin du parcours est particulièrement spectaculaire lors de l'arrivée sur la côte dans le vaste Kyle (baie) of Tongue, éclairé par quelques rayons de soleil perçant à travers des lambeaux de ciel bleu. Bivouac des deux CC au bord du Kyle
                                of Tongue
Bivouac des deux CC au bord du Kyle of Tongue

Panorama depuis notre bivouac au bord du
                        Kyle of Tongue
Panorama depuis notre bivouac au bord du Kyle of Tongue


Tour du Kyle of Tongue par
                                    Kirkiboll
Sa frange de rochers ourlant le bord de mer et son cirque de montagnes côté hinterland nous impressionnent tant que nous décidons d'en faire le tour par Kirkiboll et Kinloch. Le Guide du Routard avait raison de conseiller cette excursion : c'est une balade superbe qui nous donne l'occasion de voir un troupeau de daims en liberté sans parler du coup d'oeil magnifique sur l'arrière du fjord.

Loch Eriboll sous le soleil
Loch Eriboll sous le soleil

Le
                          Loch Eriboll sans le soleil
Le Loch Eriboll sans le soleil... mais toujours vec ses moutons !

Nous poursuivons la même scenic road vers l'ouest. De highlands déserts en tour de loch ou de fjord, ses virages nous mènent jusqu'à Durness. Nous poussons jusqu'à Balnakeil Bay où nous sommes séduits par la grande courbe de la grève déserte, au bord des eaux grises et moutonnantes du golfe cerné par les falaises rocheuses. Arrivée à Balnakeil Bay
Arrivée à Balnakeil Bay

Balnakeil Bay, les
                                  ruines de sa chapelle et sa plage
Balnakeil Bay, les ruines de sa chapelle et sa plage

Ce cadre magnifique sera notre bivouac de ce soir, juste au bord de la plage, derrière un pittoresque petit cimetière entourant les ruines d'une chapelle romane du XIIème siècle.



70. Écosse : de Balnakeil Bay à la frontière sud de l'Écosse



Mercredi 28 juin 1989 : de BALNAKEIL à BADCAUL (LOCH BROOM)
Sandwood Bay
Sandwood Bay

La pluie et la grisaille continuant, c'est sous un parapluie que je filme le superbe site de Balnakeil, son petit cimetière romantique et son environnement de montagnes. Après le plein de gasoil et d'eau, nous prenons la route coupant la pointe nord-ouest de l'Écosse. Les lochs sont grandioses mais plus nous avançons, plus les chemins sont étroits, les montagnes hautes, les landes à tourbières sauvages et les moutons nombreux.
 Nous finissons par rattraper la côte très découpée qu'une petite route extrêmement accidentée longe de près. A Drumbeg, long arrêt sur la falaise pour déjeuner, admirer le fouillis d'îles au large et faire un tour au craft shop où Gilles s'achète un beau chandail de laine. Loch Hope
Loch Hope

Lochinver: ruines d'Ardureck Castle
Lochinver: ruines d'Ardureck Castle

Lochinver et la pyramide du
                                    Suilven
Lochinver et la pyramide du Suilven
La petite route de Drumbeg à
                                    Kylescu
La petite route de Drumbeg à Kylescu

A Lochinver, suivant une suggestion du Guide du Routard, nous bifurquons sur une minuscule route côtière qui s'avère beaucoup plus étroite et sportive que Ginette ne s'y attendait... Voie-etroite-B869-pres-de-Drumbeg
Notre Pilote sur la route de Drumbeg

Paysages extra, mais chaussée défoncée, sinueuse et montueuse. Le Chausson de Gilles sur la
                                  route de Drumberg
Le Chausson de Gilles sur la route de Drumberg
Glencoul
Glencoul
Nous longeons le grand Loch Lurgainn surmonté par la masse ennuagée du An Stac et la pyramide du Cul Beag, avant de rattraper la grande route qui continue de nous mener vers le sud, mais plus confortablement cette fois. Le Loch Broom nous réserve encore quelques belles vues vers la mer, puis nous traversons la base de l'isthme le séparant du Little Loch Broom.

Nous en suivons le rivage vers l'ouest avant de nous arrêter juste au dessus du hameau de Badcaul, devant un large paysage d'eau sur fond de montagnes. Petite discussion avec Gilles et Ginette sur la suite de l'itinéraire avant que je me couche en prenant un Actifed, histoire de faire passer un rhume débutant : le temps frais et humide n'a pas cessé de nous poursuivre...


Jeudi 29 juin 1989 : de BADCAUL à SHIELDAIG
Paysage superbe au réveil mais encore bien gris, balayé par un vent très fort qui a malmené nos coéquipiers durant la nuit. La suite de la route continue de présenter des paysages grandioses que nous traversons rapidement jusqu'aux jardins d'Inverewe. Pool Ewe devant
                                    Inverewe
Pool Ewe devant Inverewe


Inverewe Garden vers Pool Ewe
Inverewe Garden vers Pool Ewe
Longue promenade dans le sous-bois tout émaillé de fleurs, parmi les rhododendrons multicolores disséminés au pied des grands arbres qui garnissent la presqu'île.

Le climat semble remarquablement doux et humide, alors qu'on est ici à la latitude de Fort Chimo, dans le Grand Nord canadien ! Du côté exposé au nord, le vent est plus frais mais le rivage sud est bordé d'une adorable rocaille alpestre. Inverewe Garden : la maison et la
                                  pelouse
Inverewe Garden : la maison, sa bordure et la pelouse

Au détour du labyrinthe des allées, on découvre un paisible et charmant jardin d'eau où fleurissent nymphéas et autres plantes aquatiques.

Inverewe Garden : les nénuphars du
                            Water Garden
Inverewe Garden : les nénuphars du Water Garden

Inverewe Garden : les nénuphars du
                            Water Garden
Inverewe Garden : les nénuphars du Water Garden

Les enfants dans les fleurs
Mathieu, Olivier, Sophie B. Juliette et Sophie M dans les fleurs d'Inverewe

nverewe Garden : la grande
                                    pelouse devant la maison
Inverewe Garden : la bordure devant la maison
Bien que de plus en plus grippé, je traîne longuement dans ce petit paradis jusqu'à m'y perdre, sous un ciel où le soleil joue à cache-cache avec les nuages... C'est seulement deux heures plus tard que j'en émerge pour aller déjeuner sur le stationnement.
Retour vers l'intérieur jusqu'au petit port de pêche de Gairloch où nous retrouvons la mer, avant de lui tourner le dos pour monter vers le Loch Maree, superbe dans son environnement de montagnes. Nous remontons enfin une longue vallée extrêmement sauvage où il manque juste les bisons et les mammouths pour se croire retournés en des temps très anciens... Montée au-dessus du Loch Maree
Montée au-dessus du Loch Maree

Torridon : moutons et marais Torridon : moutons et marais

Le ciel se dégage lorsque nous arrivons à Torridon au fond de son fjord pittoresque. Je suis épuisé (mal de tête et rhume carabiné) et ne puis que m'y arrêter. L'autre camping-car décide de poursuivre jusqu'à l'étape prévue, tandis que nous prenons deux heures de repos fort apprécié. Rendez-vous demain matin avec Gilles et Ginette dans une open farm où les enfants pourront voir de près des animaux domestiques typiques de la région.


Mathieu et Juliette jouent dans le torrent qui se jette au fond du fjord pendant que je fais la pause dans la capucine. Finalement, vers 20:00, nous repartons jusqu'à une petite baie juste avant Shieldaig. Dans le soleil descendant sur les montagnes cernant le Upper Loch Torridon, nous campons à l'écart de la route près d'un parc à moutons. Notre bivouac domine un magnifique paysage de montagnes tombant dans la large échancrure du fjord. Torridon : moutons et marais
Torridon : moutons et marais


Vendredi 30 juin 1989 : de SHIELDAIG à FORT WILLIAM
Plocton : rivage
Plocton : rivage

Au matin le ciel est à nouveau couvert. Nous nous engageons vers l'intérieur sur une routesingle-way et sauvage comme nous les connaissons bien maintenant. Arrivés au bord du loch Carron, nous en faisons tranquillement le tour, avec de belles vues malheureusement limitées par un horizon bouché...

Au bout d'une jolie petite route bordée de rhododendrons, nous retrouvons Gilles et Ginette, frustrés de nous avoir - encore une fois - attendus. De plus ils se sont à moitié enlisés en quittant le stationnement de la ferme où nous devions nous retrouver et près de laquelle ils ont passé la nuit. Courte discussion concluant à l'inévitable : il vaut mieux nous séparer, eux filant vers le sud à la poursuite d'un hypothétique soleil, tandis que nous prendrons notre temps pour continuer de parcourir à notre rythme les routes pittoresques de l'Écosse qui font notre bonheur. Nous gagnerons ensuite en quelques petites étapes tranquilles Portsmouth où nous devons embarquer dans cinq jours.

Nous passons à deux pas de l'Île de de Skye mais les brumes qui l'entourent et en estompe les hauteurs aperçues depuis le Kyle de Lochalsh nous dissuadent de franchir le détroit qui y mène.

Skye : Quiraing dans la brume
Skye : Quiraing dans la brume

Vache des Highlands
Vache des Highlands

Au confluent des Loch Long, Alsh et Duich, nous restons un bon moment à admirer la silhouette du Eilean Donan Castle sur son îlot solitaire, magnifiquement environné d'un fond de mer et de rochers

Eilean Donan Castle vu du ciel
Eilean Donan Castle vu du ciel

Eilean Donan Castle
Eilean Donan Castle, à gauche du pont
Eilean Donan Castle, à
                                        droite du pont
Eilean Donan Castle, à droite du pont

Eilean Donan Castle vu du
                                      lac
Eilean Donan Castle vu du lac
Eilean Donan Castle en quittant
En quittant Eilean Donan Castle

Le massif des Seven Sisters
Le massif des Seven Sisters
Puis nous longeons le massif des Five Sisters culminant à plus de 1 000 m. La route empruntée est sauvage et sinistre, surtout dans la bruine et le brouillard qui cachent les cimes.
Après la bifurcation vers Invergary, le Loch Garry se déploie à nos pieds comme si nous étions dans le poste de pilotage d'un avion. Loch Garry
Loch Garry

Glen Affric, un peu à l'écart
                                      de Fort William
Glen Affric, un peu à l'écart de Fort William
Puis nous longeons le Loch Lochy vers le sud, bouclant ainsi notre tour du nord de l'Écosse en retrouvant le Loch Ness. Nous finissons par arriver à Fort William, petite ville très touristique où nous décidons de remplacer notre roue de secours, l'originale ayant été complètement déchiquetée lors de notre crevaison il y a maintenant 10 jours.

Nous complétons quelques emplettes et partons à la recherche d'un point de chute pour la nuit en nous engageant sur la route touristique du Glen Nevis, champêtre et charmante. Nombreuses sont les aires de pique-nique le long du ruisseau et au milieu des bosquets, mais tout y est clairement interdit. Rebroussant chemin, nous allons alors stationner devant la piscine du Leisure Centre. Sophie, Juliette et Mathieu en profitent pour s'y baigner longuement avant que nous bivouaquions juste devant sa porte.


Samedi 1 juillet 1989 : de FORT WILLIAM à TEMPLAND (entre DUMFRIES & MOFFAT)

Notre nouvelle liberté (maintenant que nous voyageons en solo) nous donne toute latitude de faire la grasse matinée. Nous en profitons pour traîner jusqu'à 10:30. Il est 12:30 lorsque Fort William disparaît derrière nous; cette longue halte m'aura permis de passer par dessus le plus gros de mon rhume.

Nous rejoignons bientôt Glencoe et sa vallée sauvage, lugubre même. Un arrêt au Visitor Centre du National Trust permet d'évoquer l'épisode dramatique du massacre des Mc Donald survenu ici en 1692, tout en soulignant l'intérêt du lieu pour les alpinistes et autres amateurs de balades en montagne. Glencoe dans la brume
Glencoe dans la brume

Glencoe
Glencoe
Glencoe Stob Coire
Glencoe Stob Coire

Glencoe sous le soleil du matin 
Glencoe sous le soleil du matin

Nous continuons à parcourir dans la grisaille la West Highland Way vers le sud. Elle nous fait traverser le sauvage Rannock Moor, suivre longuement le Loch Lomond sur une route étroite derrière un escargot d'autobus, pour enfin rattraper Glasgow. Kilchurn Castle
Kilchurn Castle

Highland piper
Highland piper
Vache et veau des
                                        Highlands
Vache et veau des Highlands
Highland pipers
Highland pipers
Brebis et agneau des
                                      Highlands
Brebis des Highlands et son agneau

C'en est fini des Highlands : nous sommes devant une grosse ville industrielle et développée ressemblant un peu à Edinburg mais apparemment plus propre... Nous filons sur l'autoroute M 74 direction sud pour en sortir 100 kilomètres plus loin et aller dormir au bord d'une prairie au milieu des vaches. Ici plus de montagnes mais de douces collines où pousse une herbe abondante. Un bon point : il ne pleut plus et la température est nettement plus élevée...



71. Aperçu du Lake District - Gondola


Dimanche 2 juillet 1989 : de TEMPLAND à CONISTON (LAKE DISTRICT)

Nous sommes réveillés par la chaleur du soleil tapant sur la capucine : aucun doute, nous avons bien quitté l'Écosse !

La grande route à 4 voies file vers le sud dans un paysage souriant et très vert. Nous évitons la grosse ville de Carlisle pour aller faire une balade dans le Lake District. Aussitôt quittée la M 6 à Penrith, la petite route prend un tour très pittoresque, suivant la rivière puis le lac Ullwater au milieu de collines assez accusées. Montée très rude vers le col d'Ambleside qui nous fait passer dans la vallée de Windermere. Coniston Water au
                                        matin
Coniston Water au matin


Coniston : le lac le soir
Coniston : le lac le soir

Des petits jardins fleuris entourent les maisons charmantes toutes bâties en pierres sèches, des murets enclosent les champs plantés d'arbres superbes. On croirait traverser un immense parc. Les plans d'eau, toujours présents au détour des virages entre les collines, sont piquetés de voiles. Nous sommes tentés par la balade sur un vieux bateau à vapeur rénové par le National Trust, la "Gondola".

Mais nous n'avons pas choisi le bon lac... d'où un grand détour très agréable jusqu'à Coniston où nous arrivons sur le quai 5 minutes après le dernier départ de "Gondola" pour auujourd'hui... Il ne nous reste plus qu'à dormir sur place pour prendre le premier passage demain matin. Après un petit tour dans l'agréable - quoique touristique - village, nous bivouaquons dans une rue tranquille. Coniston Water : Gondola à
                                      toute vapeur
Coniston Water : Gondola à toute vapeur


Lundi 3 juillet 1989 : de CONISTON à DYRHAM PARK

Coniston Water :
                                        Gondola arrive à quai
Coniston Water : Gondola arrive à quai

Excellente nuit, mais au réveil plus de propane, donc plus d'eau chaude, de frigo ni de réchaud... Nous allons prendre notre déjeuner sur le quai, dans le petit restaurant du débarcadère, puis nous embarquons avec grand plaisir sur la "Gondola", ce steamer yacht d'un autre époque.

Son histoire et sa rénovation en sont vraiment extraordinaires
Coniston Water : Gondola
Coniston Water : Gondola

Coniston Water : Gondola
Coniston Water : Gondola

Coniston Water : Gondola
Coniston Water : Gondola

le luxueux salon 1ère classe a été à nouveau tendu de velours écarlate,
Gondola :
                                        vers l'avant du salon tendu de
                                        velours rouge
Gondola : vers l'avant du salon tendu de velours rouge

Coniston Water : le boiler
                                      astiqué de Gondola
Coniston Water : le boiler astiqué de Gondola
les cuivres soigneusement astiqués de l'authentique chaudière brillent sous le soleil.

Le silence et la douceur de fonctionnement de cette machinerie à vapeur  m'étonnent. Pendant 3/4 d'heure nous sommes sous le charme, tandis que se déroule sous nos yeux l'harmonieux paysage de la Cumbria dont les pentes assez raides viennent mourir dans les eaux du Coniston Water. Coniston Water : Gondola en
                                      automne
Coniston Water : croisière de Gondola en automne

Gondola : vers l'arrière du salon
                              tendu de velours rouge
Gondola : vers l'arrière du salon tendu de velours rouge

Gondola croisant sur Coniston
                                Water
Gondola croisant sur Coniston Water

Coniston Water
Coniston Water
Finie l'excursion, il faut poursuivre notre descente vers le sud. Nous faisons quand même un large crochet par la B 5285, très étroite mais pittoresque à souhait, jusqu'à Windermere. C'est une jolie station de villégiature qui se montre cependant beaucoup trop touristique - donc fréquentée - à notre goût. Notre route suit le lac, offrant de belles échappées jusqu'à son extrémité sud.

Nous regagnons enfin la M 6, ravis de cette escapade de 24 heures dans le renommé, et à juste titre, Lake District. L'autoroute file, agréable quoiqu'un peu fastidieuse, jusqu'à Preston où nous cherchons un peu avant de nous faire diriger vers l'usine à gaz locale de Leyland pour acheter quelques livres de propane. Brother Water
Brother Water

Skelwith Pool
Skelwith Pool

Belle-Isle
Belle-Isle

Nous traversons ensuite la région industrielle de Manchester. Des maisons en rangées bordent les rues, les unes à côté des autres, typiques de ces grosses agglomérations ouvrières... Quelques 100 km plus bas, nous atteignons la région de Birmingham, avant de poursuivre par la M 5 que nous quittons pour la M 4 juste avant Bristol. Nous allons dormir dans un champ à la sortie 18, de l'autre côté du mur de Dyrham Park que nous aimerions bien visiter demain. La nuit tombe bientôt sur le vaste panorama de campagne vallonnée entourant Bath.



72. Descente directe vers Bath et Portmouth et fin du voyage en France




Mardi 4 juillet 1989 : de DYRHAM PARK à BOARHUNT (près PORTSMOUTH)
Bath depuis Prior Park
Bath depuis Prior Park
Au matin nous constatons que le fameux parc de Dyrham ne sera ouvert au public que dans l'après-midi. Nous gagnons donc Bath sans délai. L'itinéraire champêtre est plaisant, le temps superbe, et la ville, d'une belle architecture classique en pierre calcaire dorée, mérite bien ce détour.
Les rues garnies à profusion de corbeilles de fleurs et d'un chic mobilier urbain (bancs, lampadaires, etc.) sont bordées de façades et de magasins élégants. Dans les rues de Bath
Dans les rues de Bath

Bath : Pulteney Bridge
Bath : Pulteney Bridge
Depuis le quai longeant la rivière, on a un joli point de vue sur l'Avon qu'enjambe le Pulteney Bridge couvert de boutiques. De toute évidence, la cité respire le bon goût - et l'opulence - XVIIème.

Une chic place pavée et réservée aux piétons sert de parvis à la Bath Abbey aux harmonieuses proportions. A l'intérieur de celle-ci, de fines voussures en éventail couvrent une nef gothique élégante et raffinée. Il y règne une douce quiétude après l'agitation de la rue, dans l'ambiance chaleureuse de ses immenses vitraux polychromes. Bath : l'abbatiale
Bath : l'abbatiale


Bath : voûte en eventail de
                                        l'abbatiale
Bath : voûte en eventail de l'abbatiale
Bath : le Grand Bain romain
                                        et le clocher de l'abbatiale
Bath : le Grand Bain romain et le clocher de l'abbatiale


 Tout à côté, la Pump Room et le King Bath, logés dans un grand bâtiment de haute tenue, montrent tout ce que l'élégant et classique style géorgien a pu apporter à la royale ville d'eau.  Pump Room (la buvette), à
                                        l'élégance toute georgienne
Pump Room (la buvette), à l'élégance toute georgienne

Bath : le Grand Bain romain
                                      et l'abbatiale depuis la galerie à
                                      l'étage
Bath : le Grand Bain romain et l'abbatiale
depuis la galerie à l'étage
Depuis ses larges verrières, le regard plonge sur le bassin créé par les Romains, et dont des fouilles assez récentes ont dégagé de nombreux restes et substructures.

Nous terminons notre tour de ville par une balade au Circus, un "square" circulaire entourant un green. Son centre est planté de quelques grands arbres, des colonnes, des grilles et des balustrades de fer forgé en rythment les façades d'agréable façon. Bath : le Circus
Bath : le Circus

Bath : le Circus
Bath : le Circus
Royal Crescent
Royal Crescent

Je pousse jusqu'au Royal Crescent dont le grand arc classique orné d'une colonnade précédant les deux étage supérieurs me laisse avec un léger sentiment de raideur. On ne peut cependant qu'admirer le vaste dégagement de gazon débouchant sur la campagne vallonnée à l'horizon. Bath : Royal Crescent
Bath : Royal Crescent

Un peu plus loin enfin, le Lansdown Crescent, construit entre 1789 et 1793 mais moins architecturé, présente la même structure en croissant autour d'une vaste pelouse où paissent parfois des moutons. Lansdown Crescent offre une vue dégagée sur le centre de Bath depuis Lansdown Hill, au dessus des autres grandes réalisations du Bath Georgien comprenant Lansdown Place East et West et Sormerset Place. limite nord du développement de cette époque.

Bath : Landsdown
                                            Crescent
Bath : Lansdown Crescent
Bath : Lansdown Crescent
Bath : Lansdown Crescent




Bath : Lansdown Crescent en soirée
Bath : Lansdown Crescent en soirée

Nous repartons enfin vers le sud pour gagner le voisinage de Portsmouth. Longue route de motorway (la M 27) dont nous débarquons à la sortie 11 pour dormir sur une petite place très rustique devant l'église du hameau de Boarhunt.


Mercredi 5 juillet 1989 : deBOARHUNT à COLLEVILLE-MONTGOMMERY (France)

Portmouth : la poupe
                                          du Victory
Portmouth : la poupe du Victory et son magnifique château arrière
La nuit est tranquille mais la chaleur humide nous accable au réveil. Nous gagnons le Old Portsmouth et ses "Historic Ships". Le temps nous manque, aussi ne faisons-nous que passer devant le "Warrior" encore à l'eau, premier croiseur à coque métallique de la Royal Navy, et près du "Victory", le glorieux navire de Nelson à la bataille de Trafalgar, en cours de restauration.

Nous nous dirigeons plutôt vers l'épave de la Mary-Rose*, vaisseau amiral du roi Henry VIII qui coula lors d'une bataille contre  les Français  devant Portsmouth en 1545... (*article fort bien documenté dans Wikipedia).
Affiche-de-l'exposition-du-Mary-Rose
Visite de la Mary-Rose

La Mary Rose en 1545, au monent de
                                sa perdition (dessin sur parchemnin)
La Mary Rose en 1545, à l'époque de sa perdition (dessin sur  parchemin)

Porthmouth : dégagement de la
                                      coque de la Mary Rose envasée au
                                      fond du Solent
Porthmouth : dégagement de la coque de la Mary Rose envasée au fond du Solent
...qu'une équipe de techniciens et d'archéologues est allé repêcher au large dans le Solent.
Les restes de sa demi-coque, conservés dans un grand bâtiment étanche sous pulvérisation constante d'eau froide et de polyéthylène-glycol, luisent sous la lumière crue des projecteurs. Ils forment une masse de chêne sombre impressionnante par la dimension et la structure des différents niveaux du navire qu'ils font nettement apparaître. Portmouth : exposition de la
                                      coque de la Mary-Ros
Portmouth : exposition de la coque de la Mary-Rose

Portmouth : l'accastillage de
                                      la Mary-Rose
Portmouth : pièces d'accastillage de la Mary-Rose
Mais plus intéressante encore est l'exposition des très nombreux objets trouvés dans et autour de l'épave (canons, armes, vêtements, vaisselle et autres articles usuels) qui témoignent de la vie quotidienne des 700 hommes armant le navire. L'envasement rapide les a remarquablement conservés.

Portmouth : instruments de
                                navigation trouvés à bord de la
                                Mary-Rose
Instruments de navigation trouvés à bord de la Mary-Rose

Portmouth : monnaie d'or trouvée à
                                bord de la Mary-Rose
Monnaie d'or trouvée à bord de la Mary-Rose. illustrée de St George terrassant le dragon


Objets personnels trouvés à bord de
                                la Mary-Rose
Objets personnels trouvés à bord de la Mary-Rose

Portmouth : vaisselle trouvée à bord
                              de la Mary-Rose
Vaisselle en étain trouvée à bord de la Mary-Rose

Nous avons ensuite juste le temps de gagner le quai d'embarquement des Brittany Ferries. On nous fait poireauter une heure et demi après les contrôles (problèmes d'équilibrage du navire...) avant de subir les six heures d'une traversée fraîche et humide. Nous passons presque tout le temps à l'abri dans la salle à manger, occupés à jouer aux cartes et à écrire.

Arrivée tardive vers 22:30 à Ouistreham où Maman nous attend. Le temps de décharger les affaires prêtées par elle et les frangins, de rembarquer nos bagages laissés à l'aller, et il est déjà 2:00 du matin ! Épuisés, nous dormons dans notre camping-car.


Jeudi 6 juillet 1989 : de COLLEVILLE à SAINTE-FOY-LES-LYON

Le départ prévu à 8:00 a finalement lieu vers 11:30, tant nous avons dormi pour récupérer un peu la fatigue causée par la canicule et la longue route. Adieux un peu émus à Maman qui regrette notre si court passage, mais nous devons absolument cesser de rouler avant ce soir minuit, heure de l'expiration de notre assurance... En route donc sur la N 13 dans une chaleur humide et étouffante : il fait plus de 30°C à l'ombre ! Nous avons quelques difficultés à contourner Paris au niveau de Versailles, vu la signalisation toujours égale à elle-même en France (numéros des routes non indiqués, destinations terminales variant au gré des panneaux, absence d'indications nord-sud, etc.). Puis nous enfilons la A 6 jusqu'à Fontainebleau où, dès le premier péage, nous reprenons la N 6. La température monte encore, atteignant 32°C lorsque nous traversons la Bourgogne. Abattu par la chaleur, je m'allonge et somnole une heure dans la capucine entre Châlon et Tournus tandis que Monique tient le volant. Nous finissons par arriver crevés à Sainte-Foy vers 22:15, mais il faut tout vider pour préparer le grand lavage de demain matin. Coucher vers minuit...


Vendredi 7 juillet 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON

Levé de bon matin, je descends à la douane de Lyon régler le solde de taxe de 24 000,00 F dont nous avions obtenu la suspension lors de l'achat du camion il y a exactement un an. Puis je passe à la Préfecture prendre les formulaires nécessaires à l'enregistrement de la vente. Pendant ce temps, Monique attaque le nettoyage intérieur, plus ou moins aidée par les enfants. En revenant, je m'y mets également, tandis que Jehanne donne elle aussi un coup de main apprécié.

Nous sommes sur les genoux - il fait encore très chaud aujourd'hui - lorsque nous accueillons nos acheteurs vers 14:30. C'est avec un gros serrement de coeur que je signe les papiers de cession du véhicule et leur remets les clefs... Nous descendons nos couleurs en décollant nos drapeaux canadiens et québécois appliqués sur l'avant et l'arrière du camping-car, et nous voyons bientôt notre home s'éloigner puis disparaître au coin de la rue Alexis-Carrel. Lyon : écussons des
                                        pays visités, collés sur le
                                        panneau arrière du Pilote
Lyon : écussons des pays visités, collés sur le panneau arrière de notre Pilote

C'est bien la fin de notre aventure européenne, pour cette fois-ci du moins..., et la conclusion mélancolique de cette belle balade de plus de 52 000 kilomètres qui nous aura menés aux quatre coins du continent européen.

Outremont le 7 juin 1992
révisé le 1er novembre 1994



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