Juliette, Mathieu, Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de leur Pilote 470
57. En Espagne : de la Costa del Sol à Granada
Samedi 22 avril 1989 : d'ALGECIRAS à PUERTO BANUS (près de
MARBELLA)
Le rocher de Gibraltar depuis Algeciras |
Notre premier souci en quittant Algeciras est de trouver une casse pour dénicher enfin un bouchon de culasse. Il remplacera la boite de terrine de lapin installée depuis 21 jours sur le moteur. Ce couvercle de fortune n'a pu empêcher l'huile noirâtre enrobée de poussière de se disperser un peu partout sous le capot. Nous passons également à la banque puis au "Continente" où Monique fait le plein d'épicerie pendant que je réinstalle l'échelle de toit à l'arrière du camping-car. |
Nous gagnons ensuite une plage près de Sotogrande. Monique y prend le soleil tandis que les enfants jouent au Playmobil dans le sable. De mon côté, peu attiré par les plaisirs de la plage, je procède au croisement des pneus qui commencent à montrer des signes de fatigue. En fin d'après-midi, nous reprenons la route côtière très densément peuplée.
Passant à Puerto Banus, nous gagnons un terrain vague en bord de mer où nous avons aperçu depuis la grande route un rassemblement d'une dizaine de motor-homes (dont un canadien !). Nous y bivouaquons les roues dans le sable, au pied de la Serra Bermeja dominée par le pic du Reale (1 450 m), à l'orée de la baie de Marbella. Une anse protégée par une jetée de pierre abrite la belle plage blonde qui commence à notre porte... | Plage de Puerto Banus au pied du Pic du Reale |
Juliette et Mathieu ressortent leur boite de Playmobil pendant que Monique prépare le souper. Je profite du répit et du sol sableux pour me glisser sous le camping-car et resserrer tous les boulons bridant le châssis à la cellule car elle commence à craquer de façon inquiétante. Comme pour les pneus, les routes étroites du Maroc, qui obligent à rouler à moitié sur la berme à chaque croisement de véhicule, ont maltraité notre petit Pilote, de fabrication bien légère et peu fait pour ce genre de raid...
Le ciel est radieux ce matin. Cela ne nous fait pas lever plus tôt pour autant... J'écris mon journal pendant que Monique se dore au soleil près des enfants qui poursuivent leurs jeux dans le sable. Nous traversons ensuite Marbella, grande station touristique internationale où tout l'espace entre rivage et montagne est bâti (assez bien d'ailleurs). |
Puis nous suivons la grande route côtière jusqu'à Fuengirola, entre une mer bleue ponctuée de petite plages encadrées par des rochers et des villages à touristes plus ou moins en construction. Où que l'on porte les yeux sur les pentes, les bords du chemin sont "décorés" d'une multitude de pancartes vantant le confort et la qualité des divers "concepts" immobiliers... Il est bien loin, le temps où nous parcourions cette Costa del Sol alors encore presque déserte... | La nouvelle Costa del Sol (Marbella)... |
Par une route abrupte qui fait vite surchauffer notre moteur, nous grimpons dans la montagne jusqu'à Mijas accroché à un éperon escarpé. C'est un village typique avec ses murs blancs et ses toits en terrasses carrelées. En visitant le belvédère de l'ermitage ombragé par de grands eucalyptus, on découvre une vue superbe sur la vallée immédiatement en dessous et sur le littoral piqueté de grands immeubles au loin. Nous redescendons par Benalmadena, un autre village-balcon. Depuis le bord du promontoire qu'occupe la petite église environnée d'agaves et de cactus en fleurs, ce sont les énormes "développements touristiques" de Torremolinos que l'on aperçoit cette fois-ci. Nous rejoignons la célèbre station balnéaire par l'arrière pour atteindre bientôt la grande agglomération de Malaga. Nous voulons la découvrir depuis les virages de l'ancienne et admirable route panoramique dévalant la montagne jusqu'à la Méditerranée; aussi traversons-nous rapidement la ville pour emprunter la nouvelle voie expresse vers le nord, remarquable par son tracé et ses ouvrages d'art, quoique très encaissée. Elle nous hisse jusqu'au lieu-dit Casabermeja.
Nous sommes réveillés par une averse qui nous fait paresser au lit jusque vers 10:30. Hélas, le ciel demeure couvert. C'est donc dans la pluie et le brouillard qu'à 11:30 nous entreprenons la descente vers Malaga par l'ancienne route nationale devenue maintenant itinéraire touristique. L'horizon est complètement bouché, nous suivons prudemment les lacets zébrant la pente. Nous savons le paysage superbe par temps clair, et ce d'autant plus maintenant que les abords du chemin ont été convertis en parc naturel forestier; mais avec une visibilité réduite à 20 m, on ne peut guère en apprécier les beautés...
Assez déçus par ce trajet
aveugle dont nous attendions beaucoup, nous traversons la ville en
diagonale : le paseo lui aussi doit être joli dans le soleil, mais
sous l'eau il invite peu au farniente... Nous serrons ainsi la
côte jusqu'à Motril. Nous quittons alors les bords de la
Méditerranée pour franchir la Sierra Nevada par une belle route de
montagne qu'améliorent progressive-ment des travaux gigantesques.
Le mauvais temps nous donne l'opportunité de faire effectuer près
de Durcal quelques petites réparations mécaniques (changement du
filtre à gasoil, balancement des roues...) et de faire décrasser
au jet de vapeur le compartiment moteur tout barbouillé d'huile
noirâtre. Poursuivant un peu plus vers le nord, nous allons dormir
sur un terrain vague en bordure du village de Radul.
L'Alhambra
au-dessus du ravin de l'Albaïcin
|
En sortant du garage, nous profitons d'un éclaircie partielle pour nous diriger vers l'Alhambra. Gagnant le ravin de l'Albaïcin, nous stationnons juste au pied du palais. Le quartier est pittoresque : les ruelles bordées de maisons blanches aux grilles de fer forgé dévalent jusqu'au ravin où coule un torrent. Nous le longeons pour rattraper une rue escarpée par laquelle nous rejoignons le parc entourant les bâtiments. |
La visite des différents miradors, cours, salles et patios est extraordinaire, même si la lumière grisâtre et ténue joue bien peu sur les bassins et sur les stucs sculptés. | Granada : l'enfilade des tours de l'Alhambra |
Alhambra de Granada : la Tour de la Justice |
Alhambra de
Granada : la Tour de Comares
|
Alhambra de Granada : le Mexuar |
Alhambra de Granada : le Mexuar |
Alhambra de Granada : façade de la Tour de Comares |
Alhambra de Granada : la ville depuis la Salle des Ambassadeurs |
Alhambra de Granada : vue sur l'Albaïcin depuis la
tour de Comares
Alhambra de Granada : Salle des Ambassadeurs |
Alhambra de Granada : mirador de Lindaraja de nuit |
Alhambra de Granada : mirador de Lindaraja |
Alhambra de Granada : l'enfilade des tours au dessus de la ville |
Alhambra de Granada : mirador de Lindaraja
Même les bains qui semblent profondément enterrés au cœur des appartements privés reçoivent l'éclairage inattendu (et donc le contact avec le ciel) d'un puits de lumière. | Alhambra de Granada : les Bains |
Alhambra de Granada : bas de la salle de repos |
Alhambra de Granada : bas de la salle de repos |
Alhambra de Granada : le grand bassin des bains de Comares |
Alhambra de Granada : le petit bassin des bains de Comares |
J'avais gardé le souvenir d'un espace habitable exemplaire, je retrouve un fabuleux chef-d'oeuvre, une "machine à rêver". Quittant les dernières tours et pièces d'eau, nous prenons le chemin du Generalife, plus haut sur la montagne, mais la pluie et le jour descendant nous arrêtent dans les vastes jardins déjà fleuris où nous pataugeons dans la boue...
Alhambra de Granada : le jardin et la Cour des Dames |
Alhambra de Granada : jardin |
Alhambra de Granada : Bassin des Arranjanes |
Alhambra de Granada : Cour et bassin des Arranjanes |
Alhambra de Granada : Bassin des Arranjanes |
Alhambra de Granada : Bassin des Arranjanes en soirée |
Alhambra de Granada : Bassin des Arranjanes |
Alhambra de Granada : salle de la Barca aux zelliges |
Alhambra de Granada : entrée de la Cour des Lions |
Alhambra de Granada : arcade de la Cour des Lions |
Alhambra de Granada : Cour des Lions |
Alhambra de Granada : Cour des Lions |
Alhambra de Granada : Cour des Lions illuminée
Nous retournons alors tranquillement au camping-car, la tête encore pleine de ces merveilles. Hélas c'est un spectacle désolant qui nous y attend : fenêtre brisée, serrures forcées, biens saccagés, cartes de crédit, passeports, papiers officiels, caméra, jumelles, etc. volés. Nous passons trois heures à tout nettoyer et remettre en état, puis autant de temps au poste de police caché au cœur de la vieille ville pour faire les déclarations d'usage. Ce genre de mésaventure semble tellement courant ici qu'on nous remet dès nos premiers mots une liste pré-imprimée où la victime a juste à cocher les items dont on l'a dépouillée...
Nous retournons donc au centre-ville. Monique retire de l'argent liquide et annule les cartes de crédit à la banque pendant que je finis de remettre de l'ordre dans le camping-car, achevant d'enlever les petits éclats de vitre brisée que l'on retrouve un peu partout.
Puis nous faisons un dernier tour de ville pour admirer encore une fois l'Alhambra si beau sur sa colline, profilant ses murs et ses tours sur le fond altier de la Serra Nevada. | Alhambra de Granada : vue générale avec la Serra Nevada |
Cependant le temps reste déprimant lorsque nous prenons la direction du nord, sous la pluie et dans la brume. La route est assez accidentée, mais la visibilité demeure beaucoup trop réduite. Même le Puerto de la Mora, d'où le dernier roi maure chassé par les chrétiens jeta un ultime coup d’œil mélancolique sur sa ville bien aimée, manque de grandeur...
Nous filons ensuite par monts et par vaux, à travers des campagnes semi-désertiques où les creux seuls sont plantés de palmiers. Ces sortes d'oasis rappellent beaucoup les paysages marocains que nous contemplions encore il y a quelques jours. Petit arrêt au "Continente" d'Eiche pour consoler d'un petit cadeau Juliette car c'est elle qui a finalement subi le plus de pertes lors du cambriolage. A Alicante, nous rattrapons l'autoroute sur laquelle nous nous engageons dans le soir descendant. La voie rapide serpente entre mer et collines. Elle permet d'apercevoir dans le crépuscule les énormes agglomérations récemment construites pour accueillir les innombrables vacanciers envahissant périodiquement la côte espagnole à la conquête de leur ration de soleil. Ces colonies sont rarement de bon goût, surtout lorsque les résidences prennent la forme d'immenses cités dortoirs hérissées de hautes chandelles en béton où s'entassent les touristes... Quel plaisir peut-on bien avoir à quitter un milieu urbain souvent surpeuplé et stressant pour se retrouver dans un environnement quasi identique, mis à part le soleil ? Nous appartenons donc à une espèce bien grégaire...
En revanche la traversée des vallées
plantées d'orangers en fleurs, qui se signalent dans la pénombre
seulement par leur délicate senteur, est un régal pour l'odorat.
Je roule ainsi sans ralentir jusqu'au nord d'Alicante, au
kilomètre 321 où nous nous arrêtons sur une aire de service, en
sécurité au milieu d'un groupe de gros camions. Nous suivons ainsi
les conseils d'une famille de Suisses sympathiques voyageant dans
leur petit car Volkswagen. Nous les avions côtoyés au camping de
Zagora et c'est par le plus grand des hasards que nous les
retrouvons maintenant. L'étape a été longue (689 km ) et le
sommeil me paraît bien gagné...
Relief tourmenté de la Sierra de Montserrat |
Au matin, on reprend la route et l'on dépasse Tarragona en l'ignorant. Près de Barcelone quelques 220 km plus loin, je m'égare un peu dans le réseau d'autoroutes entourant cette grande ville. Notre expérience urbaine d'avant-hier nous porte à éviter le centre malgré ses curiosités remarquables. Nous le contournons et finissons par nous retrouver comme nous le désirions dans l'arrière pays, vers la Serra de Montserrat. |
Nous y découvrons un environnement plus à notre goût. Le paysage est grandiose et sauvage : des rochers abrupts dominent la plaine et forment comme de gigantesques sculptures à la Dali. Le célèbre monastère ne casse rien, en dehors du site naturel qu'il a pas mal endommagé par ses nombreuses constructions, hôtellerie, boutiques de souvenirs, funiculaire, etc... | Serra de Montserrat : le funiculaire montant au sanctuaire |
Serra de Montserrat : le sanctuaire |
Serra de Montserrat : la Sainte Image, une statue médiévale en or et argent |
Nous filons ensuite vers le nord, longeant la vallée du rio Uobragat, pour atteindre les Pyrénées et leurs premiers contreforts constitués par la Serra del Cadi. La route superbement aménagée culmine dans le long tunnel du Cadi (5 km !). Il nous fait accéder à la vallée du Rio Sagre pleine de petits villages de montagne très alpestres et semée de terrains de camping : comme il doit faire bon vivre ici durant l'été !
Andorra : vallée d'Andorra la Vella enneigée |
Au matin, surprise : il neige, et abondamment ! Quel plaisir de prendre sa douche chaude et d'avaler ensuite son petit déjeuner dans notre nid douillet tandis que les flocons voltigent autour de nous ! Finalement nous décidons de ne rien acheter tant que nous ne serons pas au clair avec notre assurance. Nous allons donc changer toutes les pesetas qui nous restent pour des francs français, puis nous prenons la direction de la France. |
Mais la neige qui tombe à gros flocons devient de plus en plus serrée et dense sur la chaussée. Comme les opérations de déneigement n'ont pas encore commencé, je dois bientôt chausser les chaînes à notre camping-car qui a bien du mal à escalader les épingles à cheveux du Port d'Envalira, à 2 407 m d'altitude. | Andorra : en montant vers Envalira |
Andorra |
Nous passons de justesse dans une épouvantable poudrerie, avec une visibilité très réduite et en dépassant plusieurs voitures abandonnées au bord du chemin ou carrément dans le champ. La descente s'amorce sans problème, très lentement bien sûr, jusqu'au Pas de la Case, frontière avec la France. Mais là tout est bloqué, la route non déneigée est encombrée de congères et une longue file de voitures attend devant la barrière de neige fermée. Nous devons donc bivouaquer en pleine tempête, au milieu des bourrasques qui éteignent sans cesse notre chauffage (dont la prise d'air n'a aucune protection contre le vent !). C'est donc emmitouflés dans deux duvets que nous tâcherons de dormir... (encore un sale coup inattendu de notre cher Pilote !). |
59. D'Andorra à la Camargue et la Provence
Samedi 29 avril 1989 : du PAS DE LA CASE à VALRAS-PLAGE
Vallée d'Andorre
enneigée
|
Lorsque nous nous éveillons,
il fait presque 0°C dans la cellule, l'eau gèle dans la
tuyauterie malgré le sel introduit à grand peine dans les
conduits d'évacuation et nous sommes à moitié recouverts de
neige... Le col, bien entendu, n'est toujours pas ouvert !
Je réchauffe un peu l'atmosphère en faisant tourner le moteur jusqu'à ce que le chauffage propane se décide à fonctionner quand le vent finit par tomber. Nous hésitons sur la conduite à tenir lorsque, vers 10:00, arrive au col, en provenance de la France, un énorme chasse-neige. Il en sort un ingénieur des Ponts et Chaussée qui dit avoir eu du mal à passer (!) et promet de faire l'impossible pour ouvrir la route d'ici 5 à 6 heures... Scandalisés - comme bien d'autres - et amusés par ces Français débordés devant une urgence neige, nous décidons de repasser le col d'Envalira, quant à lui parfaitement dégagé et salé par les Andorrans ! |
Je sors donc la petite pelle pliante et pioche dans la congère entourant le camion jusqu'à ouvrir un passage rattrapant la chaussée déblayée, puis nous reprenons la direction d'Andorre. Ce trajet nous vaut quelques vues superbes sur les pentes et les creux maintenant couverts de neige fraîche. Nous traversons une autre fois toute la vallée habitée et repassons en Espagne. Après une route d'altitude assez mauvaise car en cours de reconstruction, parcourant villages et alpages, nous parvenons enfin en France à Bourg-Madame. Nous déjeunons d'une délicieuse baguette française et poursuivons la route d'altitude, excellente maintenant, jusqu'à Mont-Saint-Louis. Elle contourne les fortifications de Vauban sur lesquelles on a installé le grand miroir parabolique d'un four solaire.
Puis elle entame une longue descente suivant la vallée du Têt qui s'achève à Prades. Elle passe ensuite tout près d'une autre ville forteresse aux défenses impressionnantes (Villefranche-de-Conflans) avant de nous emmener jusqu'à Perpignan. Elle se glisse enfin parallèlement à l'autoroute, entre mer et montagne, progressant au milieu des immenses vignobles du Languedoc-Roussillon. A Béziers, nous obliquons vers la mer et allons dormir sur un quai devant le petit port de plaisance de Valras-Plage. | Eus |
Aigues-Mortes : les remparts côté mer |
Au réveil, un vent puissant
fait vibrer les agrès des yachts dans le bassin, mais au
moins il est accompagné de soleil, enfin ! Après quelques
tergiversations et un téléphone à Toulon chez Michèle, la
cousine de Monique, nous décidons de suivre la Côte d'Azur
tout au long pour aller lui faire une petite visite. Un bref arrêt au Cap d'Agde nous fait découvrir de petits immeubles modernes s'inscrivant assez bien dans le rivage rocheux. Puis nous passons sur un long cordon littoral constituant une belle plage cependant très venteuse. Nous atteignons alors Sète où nous déjeunons. Évitant ensuite Montpellier, nous traversons les développements immobiliers de la Grande Motte isolée au milieu de son marais avant de nous arrêter au pied des remparts d'Aigues-Mortes. |
Aigues-Mortes : pont et Tour du Lion |
Aigues-Mortes :
les remparts et la tour de Constance
|
Aigues-Mortes : dans la tour de Constance, femmes protestantes prisonnières |
Aigues-Mortes
: tournage d'un film au pied de la tour de Constance
|
Aigues-Mortes :
inscription dans la tour de Constance laissée par
les Protestants emprisonnés : «Résister»
|
Aigues-Mortes
: salle des gardes de la tour de Constance
|
Aigues-Mortes :
les remparts
et la Porte des Galions |
Notre visite de l'ancienne base navale royale débute par l'énorme Tour de Constance, bâtie par Saint-Louis, puis nous consacrons l'après-midi à une balade sur les remparts remarquablement conservés et mis en valeur. Architecture de qualité, mais surtout vue pittoresque sur la petite ville resserrée à l'intérieur de ses murs et sur la campagne marécageuse étalant son étendue déserte alentour. Une brève section de chemin de ronde sans garde-fou émeut beaucoup les enfants. Ils retrouvent leur insouciance sur la petite place centrale très animée en cette fin de dimanche après-midi. |
Nous y flânons un peu au milieu des promeneurs attablés aux terrasses, avant de reprendre notre itinéraire traversant la Camargue jusqu'aux Saintes-Maries. | Aigues-Mortes vue d'avion |
En Camargue : flamands roses à la pêche |
La route sauvage et insolite passe entre des marais où paissent des chevaux en liberté tandis que des groupes de flamands roses pêchent sur fond de soleil couchant... |
En Camargue : envol de flamands roses
Quelques mas aux murs blanchis couverts de chaume sont dispersés dans l'étendue plate et humide qui s'étale à perte de vue de chaque côté de la chaussée. Arrivant dans la nuit aux Saintes-Maries, nous bivouaquons à la sortie du bourg, sur un petit stationnement bordant la plage.
Lundi 1er mai 1989 :des SAINTES-MARIES à FONTVIEILLE
Église des Saintes-Maries |
On dort tard et sans soucis
dans ce cadre paisible; bien des émotions et des
kilomètres se sont accumulés ces derniers jours ! Le soleil est levé depuis longtemps lorsque nous gagnons le centre du village et visitons l'église, fortifiée à l'extérieur... |
...mais d'un roman très pur et très sobre à l'intérieur.
Son allure de forteresse sans ouverture vers l'extérieur
la rend très sombre, mais un éclairage artificiel bien
pensé permet d'en percevoir le dessin harmonieux de la nef
et du chœur romans quasi primitif. |
Nef de l'église des Saintes-Maries |
Église des
Saintes-Maries : barque portant les statues des deux
saintes
|
Les statues des deux saintes (Marie-Madeleine et Marie soeur de Marthe) dominent la nef très haut derrière leur grille... |
tandis que dans la crypte règne Sarah la Noire, patronne des gitans. D'ailleurs, à la sortie, quelques femmes au teint basané et portant des robes à longs volants nous abordent en insistant pour nous lire les lignes de la main... |
Dans la crypte
de l'église des Saintes-Maries : Sarah patronne des
Gitans
|
Saintes-Marie : procession lors du pèlerinage |
Église des Saintes-Maries : abside |
Camargue : marais et mas |
Nous reprenons la route pour un tour de Camargue. Elle nous mène d'abord jusqu'au Vaccares, avec force paysages d'eau et de marais, galopades de chevaux en liberté et envols de flamands roses. Elle passe par Salin-de-Giraud où nous allons contempler la montagne de sel et le salin depuis le belvédère, avant d'aboutir à la plage de Piemanson. C'est une immense étendue de sable sans autre intérêt que d'être la zone incertaine où s'arrête le delta du Rhône et commence la mer. |
Virant de bord vers l'intérieur, nous traversons de nombreuses rizières inondées pour gagner Arles. Malheureusement les monuments sont fermés en ce 1er Mai férié. |
Arles : le
centre historique au bord du Rhône
|
Arles : les arènes romaines |
Arles : couloir intérieur des arènes romaines |
Nous faisons quand même le tour des arènes extraordinairement conservées (et restaurées !), et apercevons à travers les grilles les ruines du théâtre romain.
Arles : Place de l'Hôtel de ville |
Mais Sainte-Trophime est close et son étonnant portail sculpté du XIIème - en restauration - est masqué par un échafaudage. Dans les petites rues tortueuses de la vieille ville, nous croisons quelques gardians en beau costume de parade, chevauchant avec leur élégante Arlésienne en croupe. |
Ils reviennent d'un espèce de rodéo qui s'est déroulé dans les arènes juste avant notre arrivée... Conquis par cette belle ville paisible, mais un peu frustrés d'en voir si peu, nous prenons le chemin des Alpilles pour aller dormir sur une jolie place ombragée à Fontvieille. | Gardian et Arlésienne |
Mardi 2 mai 1989 : de FONTVIEILLE à SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE
Fontvieille : le moulin de Daudet |
Le départ tarde un peu, le temps de faire le plein d'eau pure bidon après bidon à la fontaine locale. Nous étions à deux pas du moulin de Daudet que nous visitons aussitôt. Il s'agit en fait d'une jolie reconstitution plantée au milieu d'un maquis aride qui fleure bon la lavande, le mistral... et les "Lettres". Rien ne manque, pas même le hibou (empaillé) qui veille sur les combles du moulin ! |
Arlésiennes devant le moulin de Daudet |
Daudet par Nadar |
Les Baux |
Nous suivons ensuite la petite route fleurie et embaumée nous menant aux aqueducs de Barbegal, une formidable construction romaine. Les quelques arches ruinées qui restent en disent long sur les extraordinaires compétences des Anciens en tant qu'organisateurs, architectes et constructeurs. |
Les Baux : l'Hôtel de Brion |
Puis nous rallions les Baux où nous nous baladons d'abord dans les petites rues médiévales intensément restaurées. Monique et les enfants magasinent santons, petits objets de bois d'olivier et autres produits artisanaux pendant que je filme ruelles sinueuses, vieilles façades et points de vue impressionnants sur le Val d'Enfer et les Alpilles. |
Les rochers à-pic et blancs sont piquetés de buissons vert sombre tandis que des ravins profonds s'ouvrent sur la plaine cultivée et peuplée en premier plan. | Les Alpilles depuis les Baux |
Le château-fort des Balthazar, princes des Baux |
Ces mêmes paysages immenses s'imposent encore plus dans la "Cité Morte" qui occupe la plus grande partie du plateau. Il est constitué de grandes dalles de pierre blanche couronnées par les ruines fantastiques du château-fort des Balthazar, princes des Baux. Le rocher évidé se mêle aux pans de pierres pour former un dramatique chaos. On l'escalade avec peine, mais de là-haut, quelle vue sur la montagne alentour, la plaine à nos pieds et la mer à l'horizon ! Les dalles nues qui réverbèrent le soleil sont très chaudes, et c'est assoiffés, les pieds en compote, que nous regagnons le camping-car, les yeux éblouis par la lumière vive qui baigne ce site magnifique. |
Nous arrêtons une demi-heure
à la "Cathédrale d'Images" installée dans les fantastiques
cavernes blanches où Cocteau avait tourné son "Orphée". |
Sur les parois de ces anciennes carrières, un diaporama aux images multiples présente l’œuvre géniale et le destin tragique du Van Gogh d'Arles. Beau, frappant, mais froid (on gèle dans ces grottes après la fournaise du plateau parcouru tout à l'heure !). | Les Baux : Autoportrait 1889, par Van Gogh |
Les Baux : le Pont de Langlois, par Van Gogh |
Les Baux : le
Pont de Langlois (détail), par Van Gogh
|
Les Baux : Arles Bistrot la nuit, par Van Gogh |
Les Baux : La maison jaune, par Van Gogh |
Les Baux : Les Saintes-Maries par Van Gogh |
Les Baux : Campagne autour de Montmajour par Van Gogh . |
Nous apprécions davantage notre petit détour au belvédère de la table d'orientation. | Jean-Paul et le Pilote sur le belvédère de la table d'orientation |
Les Baux au soleil couchant depuis le belvédère de la table d'orientation |
Le site des Baux y apparait sous son meilleur angle et dans le soleil descendant. |
La nuit se déroule bien tranquillement sur la place, mais au matin, quelle animation ! La circulation très dense dans cette petite ville m'amène à stationner en grimpant sur un trottoir, manoeuvre causant l'éclatement d'un pneu... Nous gagnons Les Antiques. J'admire les superbes monuments romains (tour commémorative et arc de triomphe) remarquablement conservés, avant de me lancer avec Juliette dans une longue balade au milieu des ruines de Glanum (IIème siècle après J.C.) nichées au fond d'un vallon au pied des Alpilles. | Saint-Remy : les Antiques |
Saint-Remy : Glanum |
Saint-Remy : Glanum |
Traversant à nouveau la chaîne de montagnettes vers le sud, nous grimpons jusqu'au belvédère de la Caume. A côté de "birds's watchers" sympathiques, nous admirons la flore particulière et le vaste panorama s'étendant jusqu'à la mer. | Les Alpilles |
Orgon : la chapelle Saint Sixte |
Nous quittons enfin les Alpilles et rallions Orgon via la chapelle de Saint-Sixte par une route vallonnée serpentant entre vignes et mas pittoresques. A Senas nous prenons l'autoroute (A 7 puis A 8). |
Senas : mas
La A 52 nous mène à Aubagne où Monique va quérir quelques santons manquants à notre crèche pendant que j'échange la roue de secours éventrée avec celle du toit. | Senas : mas et lavande |
Le port de plaisance de Cassis au pied des baous |
Il est déjà tard lorsque nous arrivons à Cassis par une petite route accidentée et très sinueuse. |
Nous ne jetons donc qu'un coup d'oeil à la plage avant de grimper sur la route des Crêtes. Une vue impressionnante s'y déploie sur la baie de Cassis, ses calanques et l'île de Riou émergeant à demi de la brume du soir. Le panorama est particulièrement beau du haut de l'à pic du Cap Canaille, 362 mètres à l'aplomb des flots : les reliefs du bord de mer s'étagent en différents plans à contrejour sur fond de soleil couchant, tandis que très loin en dessous de nos pieds les vagues s'écrasent sur les rochers... | Le Cap Canaille au-dessus de la baie de Cassis |
Jeudi 4 mai 1989 : de LA CIOTAT à TOULON (Le Mourillon)
Excellente nuit dans ce cadre
charmant. Reprenant la route ensoleillée, nous sommes bientôt à
Toulon où Monique repère vite le quartier du Mourillon. Accueil
prévenant de Tante Liliane, de sa cousine Michèle et de Gérard
chez lesquels nous déjeunons au soleil sur la terrasse fleurie.
Leur petite maison, déjà pas mal restaurée, est très bien située à
l'extrémité de l'impasse des Mimosas, au coeur de ce quartier
paisible. L'après-midi passe tranquillement à papoter et à se
reposer avant une promenade à pied sur le bord de mer. Monique
retrouve avec plaisir la petite plage et la terrasse du bistro du
coin qu'elle aimait tant fréquenter avec ses copains. Puis Tante
Liliane nous sert un copieux souper parfumé aux herbes de Provence
et arrosé d'un joli vin du pays; on jase abondamment de nos
voyages, de nos découvertes, de nos petites aventures et de nos
grands étonnements... Nous regagnons bien tard notre chambre à
roulette que nous avons réussi à garer sur le stationnement des
voisins, au bout de l'impasse, et y passons une autre nuit
paisible.
Vendredi 5 mai 1989 : de TOULON à GORDES
En passant sous la Montagne Sainte Victoire |
Grasse matinée et lever
tardif avant de rejoindre Gérard dans son cabinet de
dentiste. Il nous fait gracieusement un nettoyage dont
nous avions bien besoin, Monique et moi. Après un long
farniente jusque vers 17:00 sur la terrasse et dans le
minuscule jardin en pente, nous quittons ces gens et ces
lieux hospitaliers pour reprendre la direction du nord. C'est une belle autoroute qui, dans une lourde brume de chaleur, nous fait contourner la masse quelque peu écrasante de la Montagne Sainte-Victoire rosie par le crépuscule et nous conduit à Cavaillon. Nous y prenons le chemin de la fontaine de Vaucluse en quittant la vallée de la Basse Durance. La place déserte d'un marché de village, à l'angle de la N 100 et de la D 22, 7 km avant Gordes, nous servira de bivouac. |
Samedi 6 mai 1989 : de GORDES à CHARMES
Superbe soleil au réveil tandis que nous montons jusqu'à Gordes. Le village étale son amphithéâtre de maisons très restaurées mais fort belles (pierres blanches, tuiles roses... et piscines !) sur la pente au dessus de la vallée de l'Imergue. Derrière nous s'étendent la plaine de la Basse Durance, ses cultures irriguées et, tout là-bas à l'horizon, la mer à peine imaginée. | Gordes |
Gordes : oliviers |
Nous faisons une petite visite au Musée des Moulins à Huile installé dans la bastide du Moulin des Bouillons. Un imposant pressoir à olives, taillé dans un chêne entier de 7 tonnes qui date de 40 après J.C. mais demeure encore fonctionnel, nous impressionne beaucup. |
Gordes : récolte des olives au Moulin des Bouillons
Nous gagnons ensuite la fontaine de Vaucluse nichée au pied de son plateau abrupt. | Visite de la Fontaine de Vaucluse |
La Fontaine de Vaucluse, au pied du Lubéron |
La route est sinueuse et accidentée, et l'on doit côtoyer beaucoup de touristes à l'arrivée, mais l'eau verte de la Sorgue court à travers les rochers, si belle et si fraîche... |
Résurgence de la Fontaine de Vaucluse |
La Sorgue à la sortie de la Fontaine de Vaucluse |
Cours torrentueux de la Sorgue à la sortie de la Fontaine de Vaucluse |
Sa
transparence ondoyante évoque pour moi la vivacité
frétillante de la Truite de Schubert. La résurgence au
pied de l'énorme falaise est pleine, si bien que l'on
n'aperçoit pas l'ouverture du gouffre (-300 m) en tant que
tel. Mais comment ne pas être enchanté par l'ambiance
champêtre qui charma Dante lui-même... L'ensemble du site
vaut vraiment le voyage, mais de préférence un jour de
semaine et hors saison !
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Dimanche 7 mai 1989 : de CHARME à SAINTE-FOY-LES-LYON
Au matin nous reprenons la route de Lyon en emmenant leur fils Stéphane qui joue avec Mathieu. Rattrapant l'autoroute (gratuite !) à Vienne, nous sommes à Sainte-Foy en fin de matinée. Ouf, enfin l'étape et l'accueil chaleureux et affectueux de Jean et Jehanne.
Après avoir conduit les deux garçons au club de jeu de la rue Palais-Grillet, nous retrouvons le calme et l'harmonie du jardin fleuri et reverdi, la grande maison silencieuse où l'on reçoit avec intérêt nos souvenirs et commentaires sur tant de lieux visités et de personnes rencontrées.
Lundi 8 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Il nous faut sacrifier à la routine maintenant habituelle de l'étape : lavage et rangement du linge, ménage et nettoyage du camping-car, etc. En fin d'après-midi, nous recevons les Leroi qui viennent récupérer leur fils; on convient de se revoir éventuellement en juillet à Saint-Jorioz. Nous soupons avec eux, parallèlement à Odile et Jean-Louis qui passent à la maison à peu près à la même heure; nous n'avons donc que le temps de les entrevoir... Puis nous nous couchons tôt pour récupérer un peu.
Mardi 9 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Commence alors la course pour recouvrer nos papiers officiels volés en Espagne : téléphone au Consulat du Canada pour les passeports, photos d'identité, passage à la mairie de Sainte-Foy pour faire les demandes de cartes d'identité françaises, puis à nouveau visite à la mairie en début d'après-midi pour porter les formulaires complétés.
Enfin nous devons aller revoir l'expert et l'assureur pour l'examen des dommages au véhicule.... Il est alors temps de remettre le camping-car à Matasse qui doit commencer les réparations dès demain matin. Monique passe un long moment à parlementer avec lui pour qu'il procède à toutes les rénovations demandées (il n'avait pas commandé les pièces prévues depuis deux mois !), et ce à un coût raisonnable...
C'est ensuite la caméra vidéo qu'il faut porter
en ville pour un nettoyage général. Nous en profitons pour passer
chez American Express déposer une demande de carte et faire
rechercher les numéros des traveller's checks volés. Enfin Monique
rencontre son cousin Alain Timal qui doit, en tant que notaire,
contresigner les photos d'identité destinées à nos passeports
canadiens... Ouf!
Mercredi 10 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Samedi 13 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
En début de matinée, visite d'un couple d'acheteurs qui semblent très intéressés : notre modèle diesel bien amélioré correspond assez exactement à ce qu'ils recherchent. Ils voudraient cependant que nous le leur cédions avant le 20 juillet, date que nous avions initialement fixée pour la cession. Nous reconsidérerons notre date de livraison par la suite, la faisant coïncider avec l'expiration de l'assurance et de l'immatriculation.
Lundi 15 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Mardi 16 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Nous portons à nouveau le camping-car à Matasse
pour qu'il achève les travaux entrepris, puis passons à la
Préfecture prendre nos cartes d'identité enfin prêtes.
Mercredi 17 mai 1989 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Nous récupérons enfin notre camping-car entièrement réparé chez Matasse. Il n'aura fallu à l'artisan bricoleur qu'un délai supplémentaire d'une semaine... Monique et les enfants prêtent une dernière main aux rangements et mises en ordre pendant que je fais les pleins et corrige quelques "rafistolages Matasse" maladroits ou inadéquats.
Vers 19:15 nous décollons via l'autoroute pour arriver, 40 km plus loin, chez René-Pierre et Jocelyne à Fareins. Agréable souper sur le gazon à l'arrière de la maison, malgré les nuées de moustiques que réveille le temps orageux. Nos hôtes nous montrent ensuite avec beaucoup de plaisir et de fierté les plans de leur prochaine maison dont ils viennent de demander le permis de construire. Elle semble vaste, fonctionnelle et originale. Monique apprécie la présence des petites modifications qu'elle avait suggérées lors d'une première présentation il y a quelques mois.
Les discussions se poursuivent fort tard autour d'un verre de liqueur de prune ramenée de Dubrovnik pendant que Juliette joue aux Barbies avec Marion plus charmante que jamais. Nous finissons la nuit dans le camping-car installé en plein milieu du jardin.
62. Détour par Froideconche
Ce camping était vraiment des plus tranquilles. C'est donc bien tard que nous rejoignons René-Pierre au travail dans sa miellerie. Il est en train d'extraire le produit de sa première récolte ramenée du sud il y a quelques jours. Nous avons droit à quantité d'explications sur les opérations en cours; je le filme à l’œuvre pendant que tout le monde lui pose des questions et admire son organisation.
Vers 12:00, nous prenons la direction de Luxeuil. Quelques kilomètres de route rurale nous font rattraper Bourg-en-Bresse, puis l'excellente nationale ponctuée de sections à 4 voies nous mène à Laon-le-Saulnier, Besançon et Vesoul. Il fait beau, la campagne agréablement vallonnée et très verte défile sous nos fenêtres; après 340 km et 6 heures de route, nous sommes à Luxeuil. Nous trouvons sans difficulté la maison de Froideconche où nous sommes accueillis par Gilles d'abord puis par Aimée accompagnée d'Anne-Cécile qui reviennent du boulot. Enfin arrive Édouard en grande forme. Le souper est animé, la soirée se prolonge en leur agréable et joyeuse compagnie. Nous nous endormons dans notre camping-car devant leur porte.
Rentrés à la maison, nous passons la fin de l'après-midi à nous reposer et à papoter. Le ciel se couvre un peu et c'est dévorés par les moustiques que nous soupons ensemble sur la terrasse avant d'aller nous coucher un peu fatigués mais charmés par cet accueil si agréable.
Dimanche 21 mai 1989 : FROIDECONCHE (LUXEUIL)
Évidemment le lever n'est pas particulièrement matinal (vers 11:00 pour Monique et les enfants !). Nous traînons et "placotons" avant que je m'attaque à la réparation de la fontaine du jardin dont les soudures provisoires n'ont pas résisté au gel. L'atelier est luxueusement équipé, mais l'ordre et l'organisation qui y règnent sont très particuliers... Aussi me faudra-t-il deux heures et l'aide de Gilles et d'Anne-Cécile pour trouver outils et matériaux.
Après le dîner, Jacques vient nous rendre visite avec femme et enfant, tandis qu'Édouard a dû accompagner les sociétaires de sa Caisse lors de la sortie "culturelle" annuelle. Il nous rejoint au souper haut en couleur, où coulent en abondance paroles vives et bon vin. L'installation souhaitée des garçons en Bretagne est à l'ordre du jour : celle de Dominique est maintenant effective, près de La Gacilly, tandis que celle de Jacques à proximité de Vannes n'est encore qu'hypothétique. Édouard nous fait part aussi de son projet de se retirer d'ici 2 ans dans la même région dont il apprécie beaucoup le climat doux et le voisinage de la mer. Après avoir visionné l'un de nos films malheureusement très bleuté par un téléviseur mal ajusté, nous allons nous coucher vers 23:30.
Lundi 22 mai 1989 : FROIDECONCHE
Édouard est déjà parti depuis longtemps vaquer à ses ruches de Brotte lorsque je me lève. Après déjeuner et bavardages avec tante Aimée, je poursuis la réparation de la fontaine du jardin pendant que Monique dort.
Édouard revient pour le déjeuner, puis nous emmène Mathieu et moi au Val d'Ajol. Il m'y a pris un rendez-vous chez son garagiste Citroën pour la révision des 45 000 km. En attendant de reprendre le camping-car, il nous entraîne dans un tour de village, nous offre un pot au café sur la place et nous fait visiter son agence. Mathieu profite de l'occasion pour dévaliser l'armoire de cadeaux-clientèle; nous rentrons vers 19:00 à la maison.
Pendant ce temps, Monique et Juliette ont accompagné Anne-Cécile et Aimée à la "gendarmerie". Elles en examinent les greniers en vue d'un éventuel aménagement, puis Anne-Cécile reçoit Juliette dans son cabinet de podologues pour un examen plantaire. Notre fille se plaint de fatigue et souffre d'un affaissement évident; par la suite Anne-Cécile lui fera cadeau d'une semelle corrective qu'elle se hâtera de lui confectionner. Au souper nous fêtons très convivialement mes 41 ans et les prochains 60 ans d'Édouard. Il nous annonce alors son intention de profiter de sa première année de retraite pour réaliser enfin un vieux rêve de voyage au Canada (à l'automne 90 ?).
Mardi 23 mai 1989 : FROIDECONCHE
Pour ne pas changer, nous nous levons assez tard... Il fait très chaud et assez humide, aussi avons-nous peu le goût de bouger. D'autre part nous sommes seuls, toute la famille Barbe étant allée au travail tandis qu'Aimée assure la permanence téléphonique au bureau de sa fille. Nous profitons du calme pour trier les nombreuses paperasses accumulées et le courrier reçu à Lyon durant les quatre derniers mois. Le soir, nous nous retrouvons tous pour un souper animé autour de la grande table familiale.
Mercredi 24 mai 1989 : FROIDECONCHE
Le soleil est déjà haut lorsque nous émergeons et c'est la chaleur qui nous chasse de la capucine... En fin de matinée, Édouard revient du bureau pour piéger un essaim qui s'est formé sur la branche d'un sapin au fond de son jardin. Opération délicate - réussie in extremis - que je filme avec intérêt mais précaution : cet étonnant grouillement de "bibites" piquantes ne me dit rien qui vaille !
Pendant qu'Édouard et Aimée vont récupérer un autre essaim à Brotte, nous allons poster notre courrier complété hier et faire quelques courses à l'Euromarché : nous commençons à manquer de tout, et Monique s'est engagée à préparer le couscous pour le repas du soir.
En rentrant, elle se met aux fourneaux et je joue les gâte-sauces avec elle. Notre souper est très réussi, c'est donc repus et gais que nous regagnons nos couchettes dans le camping-car après cette joyeuse et dernière soirée à Froideconche.
Jeudi 25 mai 1989 : FROIDECONCHE à CHAMBORD
Toute bonne chose a une fin, il nous faut maintenant quitter Édouard, Aimée et leurs enfants. Je rejoins Aimée dans son jardin qu'elle cultive allégrement dans la chaleur de la matinée. Elle me fait partager son intérêt pour ce petit univers bien planifié, mais aussi très exigeant. Nous nous retrouvons à 12:30 tous autour de la table familiale. A la fin du repas nous faisons nos adieux à Anne-Cécile que je reconduis à son cabinet et qui promet de nous rendre visite bientôt à Montréal. Les bavardages amicaux et les conseils d'aménagement de l'appartement dans le grenier de l'ex-gendarmerie se poursuivent jusqu'à 15:20. Enfin nous décollons en direction de Chambord après avoir hissé et ligoté sur le toit la planche à voile que Dominique nous a demandé de lui emporter en Bretagne.
La route est longue jusqu'à la Loire que nous atteignons à Giens, même si les paysages traversés sans escale sont le plus souvent pittoresques, vallonnés et étonnamment verts : la douce France... Enfin c'est la Sologne, plate, humide, marécageuse et pleine de forêts giboyeuses.
Naviguant à la carte en empruntant un dédale de petites routes, nous rallions le parc de Chambord dans la nuit pour faire étape devant le merveilleux château 20 minutes après le début prévu du Son et Lumière... qui, en fin de compte, a été annulé ce soir-là ! Un peu déçus, nous faisons quand même une petite balade dans l'obscurité autour du château illuminé, avant de nous endormir sans problème sur le stationnement désert. | Le château de Chambord illuminé |
Vendredi 26 mai 1989 : de CHAMBORD à SAINT-NAZAIRE
Chambord : la grande façade sud |
Chambord : la
cour et la tour Dieudonné
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Lanterne centrale du château de Chambord |
Les fameux toits en terrasse de Chambord |
L'escalier double de Chambord |
L'escalier
double de Chambord
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Mais tout ferme à 12:00, aussi décidons-nous de profiter de ce contretemps pour atteindre Chenonceaux. La petite route étroite serpente dans le "Jardin de la France". Un court arrêt à Cheverny - clos lui aussi entre 12:00 et 14:00 - nous laisse juste le temps de remarquer combien Hergé s'est inspiré du corps central de ce joli château classique pour dessiner son Moulinsard. | Cheverny : la grande façade |
Chenonceau : façade du côté de l'entrée des Sphynx |
Nous finissons par rallier Chenonceau au bout de sa majestueuse allée de platanes. |
Musée de cire de Chenonceau : une fête sous François II |
Catherine de Médicis jeune, épouse d'Henri II |
Diane de Poitiers |
Catherine de Médicis à 40 ans par François Clouet |
Puis nous nous rendons jusqu'à Ussé dont les multiples tours et les imposants restes médiévaux auraient inspiré à Perrault le cadre de "la Belle au Bois Dormant". Pourtant la visite intérieure ne nous attire guère : nous commençons à être las de visiter trop rapidement des lieux si denses en curiosités majeures que l'on ne fait qu'effleurer. Après un souper pris au pied du château sur le terrain de football local (rustique et tranquille), nous renonçons à y passer la nuit et décidons de rallier Saint-Nazaire au plus vite pour retrouver Dominique.
Aussi, dans le crépuscule approchant,
rejoignons-nous le cours de la Loire pour suivre sa rive sauvage
ponctuée de terrains de camping jusqu'à Angers. A partir de là,
une autoroute puis une voie rapide à chaussées séparées nous
mènent à Saint-Nazaire. Vers minuit, nous nous endormons sur la
Place du Commando, un square paisible près du port de pêche.
Au matin Dominique nous rejoint en arrivant de sa garde de nuit à l'hôpital de Vannes. Il nous emmène jusqu'à l'appartement où il vient d'emménager chez sa "blonde", Françoise. Nous nous débarrassons de son encombrante planche à voile, puis il embarque avec nous pour nous guider le long de la côte vers Pornichet, la Baule, le Pouliguen... | Le port de pêche du Pouliguen |
Maison sur la côte bretonne |
Plages superbes, rochers sauvages et charmants petits ports de pêche ou de plaisance se succèdent jusqu'à Guérande, une plaisante bourgade de granit plus ou moins médiévale entourée de remparts. |
Nous y déjeunons vers 15:30. Après un petit tour dans les ruelles pittoresques mais trop peu restaurées pour nous étonner, nous rentrons à Saint-Nazaire via les marais de la Brière, sauvages à souhait. | Jour de marché à Guérande |
Le paysage est désert, quelques bachots à fond plat semblent attendre le pêcheur ou le promeneur solitaire, tandis que l'on entend les cris des oiseaux aquatiques dissimulés dans les roseaux... |
Dimanche 28 mai 1989 : de SAINT-NAZAIRE à HERMANVILLE
Dominique nous livre à domicile les croissants du petit déjeuner, avant de nous aider à faire un plein d'eau acrobatique depuis son robinet de douche au deuxième étage (!). Nous reprenons alors la route en laissant notre médecin rejoindre son hôpital dont il n'a pu se libérer plus longtemps. On passe rapidement Pontchâteau, la Roche-Bernard... Puis un dédale de petites routes de campagne nous fait traverser les landes de Lanvaux et ses villages typiques : Rochefort en Terres, Malestroit... La route devient ensuite excellente jusqu'à Dinard. Nous poussons vers Saint-Servan et Saint-Malo. Le temps est beau mais venteux, aussi admirons-nous les remparts de loin, sans pénétrer dans la ville. Puis nous suivons la route côtière jusqu'à la pointe du Grouin.
Là, fatigués et énervés par la perspective de ne pas disposer d'une vraie maison à Colleville, nous décidons de hâter notre retour à Caen, remettant à plus tard l'excursion prévue au Mont-Saint-Michel que nous apercevons au loin dans la brume. | Le Mont
Saint-Michel en approchant d'Avranche
|
Après Avranches, nous quittons les rapides routes bretonnes qui nous ont surpris par la qualité de leur tracé et leurs nombreuses sections à 4 voies. Dans le jour finissant, en une longue file de retour de week-end, nous arrivons à Caen où Maman nous accueille gentiment. En fin de soirée, nous allons dormir devant la plage d'Hermanville.
Lundi 29 mai 1989 : COLLEVILLE
Excellente nuit sur notre stationnement : nous
sommes hors saison et donc seuls utilisateurs de ces vastes
espaces. Après un déjeuner tardif, nous passons chez Gilles et
Ginette. Puis, laissant nos enfants dans leur grande maison vide
en l'absence de Sophie et d'Olivier à l'école, nous allons à Caen
prendre nos rendez-vous de garage; nous y ramassons dans des
agences de voyage le maximum de renseignements sur les tarifs et
horaires des ferries pour l'Angleterre et allons enfin porter à
Denis ses bouteilles d'ouzo ramenées de Grèce. Au retour, nous
saluons Maman chez elle. Nous reprenons les enfants à Hermanville
vers 20:00, puis regagnons notre plage de Colleville dans le
soleil couchant. Nous soupons et dormons sur le stationnement du
Vivier.
Mardi 30 mai 1989 : HERMANVILLE
Nous sacrifions au stéréotype canadien du Français en allant acheter notre baguette fraîche du matin à la boulangerie de l'"Intermarché" avant de déjeuner sur le parking du petit centre commercial.
Nous rallions ensuite la pharmacie d'Hermanville où nous finissons de vider le camping-car et commençons à préparer nos valises dans le grenier. Je prends alors un long moment pour démonter la caméra vidéo et en réparer le contacteur défectueux, mais renonce à dépoussiérer le C.C.D. (trop délicat...).
En fin d'après-midi, nous gagnons l'appartement
de Maman qui nous a invités à souper. Je profite d'un répit pour
aller acheter tous les Guides Verts régionaux de Grande-Bretagne
que je peux trouver. Après le repas, Monique m'aide à faire
quelques bricolages dans la cuisine de Maman un peu dépassée par
le maniement du tournevis. Laissant les enfants très occupés à
jouer chez leur grand-mère (Mathieu au Fimo, Juliette dans un
bouquin), nous regagnons Hermanville-Plage pour y dormir
paisiblement sur un parking.
Mercredi 31 mai 1989 : HERMANVILLE
Dès 9:00, nous pique-niquons à l'entrée d'Hermanville avant d'aller porter notre camping-car au garage Peugeot du village. J'y fais remplacer un soufflet de cardan déchiré (un autre souvenir probable des routes marocaines !). A midi, nous nous présentons ensuite chez le concessionnaire Citroën pour les dernières réparations sous garantie : joints du support de filtre à huile (qui fuit) et boite à fusible (fondue). Le mécano s'emmêle dans les fils et nous sortons de l'atelier à 15:00... pour nous retrouver tous chez Gilles et Ginette. Sophie me guide en vélo par la petite route des campings jusqu'à la maison de la mer pour voir avec Maman comment installer ses rideaux pare-soleil sous le plafond de la véranda.
Discussions, bavardages et téléphones (en particulier à notre acheteur M. Ischia qui hésite à nous verser des arrhes) nous mènent jusqu'à 20:15. Nous retrouvons alors notre camping préféré en bord de plage à Hermanville.
Somme toute, une journée sans grand intérêt qui nous aura au moins permis de récupérer et de mettre à jour courrier et journal.
Jeudi 1er juin 1989 : HERMANVILLE -
MONT-ST-MICHEL - HERMANVILLE
Aujourd'hui nous décidons
d'aller visiter le Mont-Saint-Michel. A 9:15 nous prenons
Maman chez elle et, sous un ciel variable mais sec,
empruntons la 4 voies rapide qui nous mène jusqu'à Bayeux.
Puis la nationale toute en montagnes russes nous fait
franchir les hauts et les bas du pays virois... Nous
finissons par atteindre Avranches où s'offre une belle vue
sur la baie avec la célèbre silhouette pyramidale au loin.
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Le Mont depuis Avranches |
Enfin nous traversons le polder parsemé (comme il se doit) de moutons avant de stationner sur la digue.
Le Mont Saint
Michel en eau et Tombelaine
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Le site est vraiment étonnant, la verticalité du Mont et des murs de granit entrant en radicale opposition avec l'immense étendue plate des grèves gris pâle et, au loin, de la mer grise plus sombre. Il en résulte un état d'équilibre tendu, assez paradoxal... |
Contrefort de l'abbatiale du Mont Saint Michel |
Le cloître du Mont Saint Michel |
Rempart et
tourelle du Mont Saint Michel
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La rue commerçante, bien que typiquement médiévale, m'agace un peu par son racolage trivial et sa multitude d'enseignes, d'affiches et d'invites à consommer. En revanche les diverses salles de l'abbaye respirent la grandeur, la sérénité et l'austère élégance du roman. |
Merveilleux exploit technique, mais aussi sublime architecture de l'esprit, le Mont est probablement l'un des plus beaux monuments que nous ayons vu, là où souffle l'esprit. Il faudrait y revenir en hiver, avec encore moins de touristes et davantage de tempête ! Retour tranquille quoiqu'un peu long jusqu'à notre parking favori de Colleville. | « Le Couesnon, en sa folie, a mis le Mont en Normandie...» |
Vendredi 2 juin 1989 : HERMANVILLE (Place du 3ème R.I.B.)
Dimanche 4 juin 1989 : HERMANVILLE
Lever un peu tardif après la journée de grand air et la longue veillée d'hier. Nous laissons Juliette chez Sophie puis, accompagnés d'Olivier qui jouera avec Mathieu, nous grimpons en haut de la côte au dessus d'Hermanville pour déjeuner juste en dessous du silo. La vue très étendue se déploie sur toute la baie de Seine, la Côte de Nacre et les hauteurs de Ste-Adresse en face. Nous gagnons ensuite l'appartement de Maman où nous achevons le réaménagement de sa cuisine. Long bricolage avec des outils peu adéquats et de fréquentes interruptions : recherches de matériaux au grenier et au garage, visite de Gilles et de sa famille, apéritif chez Monsieur et Madame Henri qui désirent avoir des nouvelles de notre séjour au Maroc, voir notre camping-car et auxquels nous remettons un chèque pour Mariette. Nous achevons vers 20:30 notre travail dont le résultat nous satisfait passablement.
Après un souper rapide avec Maman, je ramène Monique et Olivier à Hermanville, prends Gilles et reviens à Caen pour rencontrer Denis. Nous avons alors une longue discussion entre frangins sur la situation matérielle de Maman qui m'inquiète davantage qu'eux, semble-t-il, et sur le devenir de notre indivis, en particulier de la petite maison de la mer. Nous arrivons à quelques consensus, mais il reste du chemin à faire pour me rassurer pleinement quant aux perspectives d'avenir...
Nous rentrons à Hermanville passé minuit. Je récupère Monique chez Ginette où elle a passé la soirée à boucler les valises dans le grenier. Nous nous endormons près de la pharmacie, sur le stationnement de la salle des fêtes.
Lundi 5 juin 1989 : HERMANVILLE
Au matin nous prenons la route de Caen pour emplir nos coffres d'épicerie au "Continent". Après un bref retour à la maison de Colleville pour rencontrer l'installateur de la véranda et discuter avec lui d'un système d'attaches de rideaux pare-soleil, nous revenons au "Continent" finir notre marché. Le temps est maussade, je me repose dans le camping-car pendant que Monique fait le tour de la galerie marchande avec les enfants.
Puis nous rentrons à Hermanville pour préparer le repas du soir dans notre motor-home. Nous y avons invité Gilles, Ginette et leurs enfants à souper, histoire de leur donner un avant-goût des plaisirs à venir... Le double service se passe mieux cette fois-ci que samedi dernier (l'expérience...). Une fois les enfants repus, nous avons un très agréable souper à 4 sur la promenade en bordure de la plage de Colleville, face aux derniers feux du soleil qui se couche sur la mer... La soirée s'achève avec la planification de notre voyage commun en Angleterre : nous visiterons le Sud-Ouest et la Cornouaille, puis Londres en attendant que les Hermanvillois débarquent avec leur camping-car de location. Nous irons les rejoindre à leur arrivée du bateau avant de filer vers l'Écosse pour redescendre enfin par le Pays de Galles. Nous regagnons notre stationnement devant la mer vers 0:30.
Mardi 6 juin 1989 : de COLLEVILLE à OUISTREHAM
Au lever nous passons à la pharmacie pour commencer notre lessive, donner un coup de main à Gilles et faire nos adieux à la famille, puis nous gagnons Caen. Chez Maman suite du lavage, puis descente chez Denis pour utiliser la sécheuse de Françoise. Nous allons alors sur la rue Saint-Pierre au "Pion Magique". Mathieu y achète jeux et livres avant de redescendre la rue en visitant toutes ses boutiques de jouets. Juliette et Monique tombent en admiration devant de ravissantes poupées "Corolle" et "craquent" pour trois ensembles de vêtements et deux paires de chaussures miniatures.
Nous regagnons l'appartement de Maman qui nous offre le goûter. Nous lui faisons nos adieux avant de retourner chez Denis et Françoise sécher le reste de notre linge. Mais il est déjà 19:30; ils nous invitent donc très gentiment à un souper impromptu... Le temps de visionner ensuite quelques minutes de leurs vidéos pris à Venise, et nous les quittons pour aller stationner juste devant la gare maritime à Ouistreham. Nous nous apercevons alors que nous avons emporté par mégarde les clefs et le portefeuille de Denis.... Aller-retour éclair, nous finissons par aller dormir devant le casino, plus tranquille que la gare, vers 1:00...