Place Aristotelous à Thessaloniki |
Nous poursuivons notre chemin. Après une heure de belle autoroute PROPRE (ça change des derniers jours en Yougoslavie...), nous atteignons la banlieue industrielle et grouillante de Thessalonique sous un brillant soleil retrouvé. Quelle agitation, quel vacarme... et quel désordre ! Nous réussissons à nous rendre jusqu'au centre, affrontant klaxons et queues de poisson, pour stationner place Aristotelous, au cœur de la ville. |
Le bruit nous semble phénoménal et nous décidons de nous réfugier au Musée Archéologique pour y admirer le trésor de Philippe de Macédoine. Nous longeons le quai, d'où l'on a une jolie vue sur la baie et sur la ville, puis contournons la Tour Blanche, une construction massive symbole de la cité mais sans grand caractère. |
Thessasloniki : le quai menant à la Tour Blanche |
En revanche les trésors du musée sont magnifiques (vases d'argent et d'or finement ciselés, couronnes de feuilles d'olivier et de chêne en or, etc.) et valent bien le voyage. Hélas les salles ferment à 17:00, nous ne pouvons donc y passer que quarante cinq minutes. Visite éclair donc, mais passionnante. |
Visite du Musée archéologique de Thessaloniki |
Musée archéologique de Thessaloniki : le cratère de Derveni |
Musée archéologique de Thessaloniki : détail du cratère de Derveni |
Musée archéologique de Thessaloniki : détail du cratère de Derveni |
Satyre et naïade sur le cratère de Dervini |
Musée archéologique de Thessaloniki : médaillon en or d'Aboukir |
Musée archéologique de Thessaloniki : médaillon en or d'Aboukir |
Musée archéologique de Thessaloniki : couronne de feuilles de chêne en or |
Musée archéologique de Thessaloniki : collier en or |
Musée archéologique de Thessaloniki : mosaïque représentant un quadrige |
Musée archéologique de Thessaloniki : stèle funéraire datant du Ve. siècle av. J.C |
Mont Athos : le port de Kapsokalyvia |
Puis, vers 10:00,
nous partons vers Sithonia; le temps est
merveilleux, la température approche les 20° C. La
campagne grecque est intensivement cultivée
jusqu'à la montagne. En revanche la presqu'île que
nous atteignons bientôt est demeurée très sauvage
et n'est qu'en début d'exploitation touristique.
Aussi la route presque neuve et le plus souvent en
corniche est encore excellente, on voit très peu
d'hôtels mais plusieurs campings immenses et
absolument vides installés au bord de plages
séduisantes.
|
L'Olympe depuis la route allant à Katerini |
Nous rebroussons chemin et, dans la brume
matinale, reprenons la grande route vers Katerini.
L'imposante silhouette du Mont Olympe brillant au
soleil se dégage bientôt, dominant la plaine,
semblable à une énorme pyramide étageant ses degrés
jusqu'au ciel. Sa majesté explique bien pourquoi les
Anciens en avaient fait la demeure des Dieux et le
trône de Zeus. J'aimerais beaucoup prendre la petite route traversant le massif que le Guide Vert décrit en termes superlatifs. Mais la neige abondante qui nappe les pentes et couvre le sommet me fait hésiter à entreprendre cette expédition hasardeuse, compte tenu des limites de notre véhicule expérimentées à nos dépens dans les cols d'Autriche... |
Les Météores : le village de Kastraki au pied des rochers |
Les Météores : le village de Kastraki au pied des rochers |
Les Météores : zoom sur les maisons de Kastraki au pied des rochers |
Juliette devant les Météores |
Météores : le monastère de Roussanos |
Météores : le monastère de Roussanos |
Aghia Triada |
Météores : le monastère d'Aghia Triada |
Météores : les monastères de Varlaam et du Grand Météore |
Météores : les monastères de Varlaam et du Grand Météore |
Les Météores |
Météores : les monastères de Varlaam et du Grand Météore |
Météores
: le monastère de Varlaam
|
Sur leur sommet
étroit sont bâtis plusieurs monastères orthodoxes
du XIIème au XIVème siècle. Nous en visitons un,
celui de Varlaam, mais devons nous arrêter à la
porte du Grand Météore, fermé pour les deux
prochains jours.
|
La visite du catholicon (sanctuaire) de Varlaam est un peu spéciale : certes les peintures qui couvrent les murs sont impressionnantes, mais on les distingue très mal dans le faible éclairage. | Varlaam : le catholicon |
|
Pour le reste, à
part la tour et son couronnement en surplomb d'où
l'on descendait un filet pour hisser visiteurs et
approvisionnement, on ne voit pas grand chose; la
bibliothèque exhibe bien quelques "trésors" mais à
réserver aux érudits... Il reste un paysage
grandiose et un accès pittoresque, taillé à flanc
de rocher.
|
L'escalier taillé dans le rocher menant à Aghia Triada |
Le cloître de Varlaam |
Le saint fondateur de Varlaam |
Grand Météore - Saint Jean |
Grand Météore : Adam nomme les animaux
Grand Météore : la Vierge |
Grand Météore : le Christ de pitié |
Nous poursuivons
notre balade dans ce paysage bouleversé et je
filme sous tous les angles monastères et
monolithes. A 14:00 nous redescendons prendre un
repas léger dans un petit restaurant sur la place
de Kalambaka. On y mange bien et on échange
beaucoup avec le patron (ses frères tiennent des
restaurants grecs à Montréal et Toronto...), mais
quel coup de fusil à la sortie : le souvlaki est
plus cher ici que sur l'avenue du Parc à Montréal
!
Le soleil commence à descendre lorsque nous remontons terminer le circuit faisant le tour des monastères. |
Météores : Aghios Stefanos |
Météores : Aghios Stefanos |
La lumière a tourné et le paysage s'est comme modifié avec elle, devenant plus contrasté, plus prenant encore. Depuis l'ultime couvent d'Aghios Stefanos, la vue du crépuscule s'étendant sur la plaine de Thessalie est particulièrement impressionnante, l'horizon s'évanouissant au loin dans une frange bleutée. |
Vers 17:15 nous quittons ces
hauts lieux et prenons la route de Trikala. La
petite ville nous parait assez banale. Après
quelques détours pour trouver un point de chute,
nous finissons par aller stationner devant la gare
où nous trouvons le calme recherché.
|
Météores : Aghios Stefanos |
Le golfe d'Itea s'ouvre sur la mer scintillante à l'horizon, jusqu'à ce que nous arrivions à Delphes. Le petit village à flanc de montagne vit depuis 2 500 ans de son "piège à touristes", d'abord sanctuaire renommé, puis ensemble archéologique unique. Plein de boutiques de souvenirs, d'hôtels et de restaurants, le bourg se montre des plus quelconques. En revanche le site des ruines est vraiment merveilleux : les temples occupent une terrasse en escalier au pied d'un cirque montagneux à pic tandis que la mer d'oliviers dévalant vers Itea et la Méditerranée vient s'arrêter juste à son bord. | Delphes : le site du sanctuaire antique, la mer d'oliviers et, au loin, le golfe d'Itea |
Delphes : la Voie Sacrée, le Temple d'Appolon, le théâtre et le stade |
Les vestiges du
sanctuaire sont quand même en très mauvais état,
et je suis scandalisé par le mercantilisme de ces
Grecs qui voudraient nous obliger à prendre un
permis de 90.00 $ pour filmer avec la vidéo ! Cela ne m'empêche pas d'apprécier la remarquable façon dont était agencé et construit ce lieu de pèlerinage. |
Évidemment, il faut pas mal d'imagination pour reconstituer en esprit ce à quoi tout ceci a dû ressembler : les trésors des différentes cités ne présentent plus que leurs fondations, excepté celui des Athéniens qu'on a restitué, et il ne demeure plus rien du richissime décor de statues et d'ex-voto qui avait envahi (jusqu'à la surcharge...) les moindres espaces libres. | Delphes : la Voie Sacrée et le trésor des Athéniens |
Le grand temple d'Apollon lui-même, où officiait la Pythie, n'exhibe plus que quelques colonnes dressées pour évoquer sa splendeur passée. Cependant il continue de régner en ces lieux quelque chose de fervent, un sentiment d'être en continuité profonde avec l'univers, un feeling magique auquel on ne peut rester insensible. | Delphes : temple d'Apollon sous la neige |
Delphes : le théâtre |
Notre balade à travers les ruines à flanc de colline nous mène au théâtre assez bien conservé (ou restauré...) pour qu'on y donne des spectacles prestigieux en été. |
... puis jusqu'au stade où Juliette et Mathieu
piquent un 300 mètres vite interrompu... C'est
long, un stade ! |
Delphes : le stade |
Delphi : le Tholos au soleil couchant |
Mais le site ferme à 17:00, nous devrons remettre à demain la visite du Musée, très riche semble-t-il. Nous cherchons dans les environs un endroit pour stationner durant la nuit; nous le trouvons tout en haut du village, avec un vue superbe d'un côté sur le vallon sacré et de l'autre sur les toits de tuiles et le golfe d'Itea. |
Notre nuit est excellente, mais le panorama attendu au réveil nous déçoit un peu, le ciel s'étant couvert entre temps. Après un tour au village où Mathieu toujours à l'affût d'un souvenir visite les quelques boutiques ouvertes, nous prenons le chemin du Musée. |
Visite du Musée de Delphes |
Musée de
Delphes : kyllis blanc représentant Apollon
faisant une offrande
|
Les pièces
exposées sont magistrales, mais les frises
récupérées sur le site sont très abîmées et fort
peu lisibles pour nous.
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Musée de Delphes : Antinous, favori de l'Empereur Hadrien |
Delphi : l'Omphalos, ou Nombril du Monde |
Musée de Delphes : l'Aurige |
Musée de Delphes : l'Aurige |
Musée de Delphes : l'Aurige |
Musée de Delphes : l'Aurige |
Pendant que Juliette et Monique remplissent les jerrycans à la fontaine de Castallie où venaient se purifier les pèlerins, je vais filmer le temple d'Athéna et le tholos. C'est probablement le monument de Delphes le plus souvent photographié. | Musée de Delphes : restitution du tholos |
Delphes : le tholos dans son environnement sauvage de montagnes (les Phériades) |
Les trois colonnes encore debout sur la base circulaire arrivent encore à évoquer toute l'élégance et le charme de ce petit édifice votif. Il en inspirera d'ailleurs bien d'autres puisque nous en retrouverons des copies dans tous les parcs anglais du XVIIIème et du XIXème, que ce soit à Corfou ou jusque dans la lointaine Albion... |
Et puis l'arrière-plan du vallon sacré et de ses oliviers forme un cadre tellement exceptionnel... | Delphi : le tholos et le vallon |
Visite du monastère de Daphni |
Aussi
quittons-nous au plus vite ce site peu confortable
pour visiter le monastère de Daphni, ravissant
dans son enclos verdoyant.
|
Il renferme de superbes mosaïques dont la restauration, en cours depuis des années, avance à pas de tortue. | Daphni : cour du monastère |
Daphni : Pieta (Vierge Marie) |
Daphni : Saint Jean |
L'ensemble du bâtiment gagnerait à retrouver sa forme originale, mais les Grecs semblent avoir beaucoup de réticences ou de difficultés à restaurer, ils conservent des ruines... ou créent des paysages urbains contemporains qui les imitent. C'est du moins l'impression qui nous reste de la périphérie d'Athènes, sale, anarchique et mal ordonnancée. | Daphni : la coupole |
Athina : l'Acropole depuis le Monument à Philipopapos |
Nous gagnons le
centre de la grande ville dont la circulation ne
nous dérange pas autant que nous y attendions. La
pollution, en revanche, est bien conforme à sa
réputation, causée surtout par des autobus puants
crachant leur fumée noire à tous vents.
|
Stationnant à deux pas du fameux Musée National d'Archéologie, nous consacrons plus de trois heures et demie à sa visite. | |
Musée national d'archéologie d'Athina : Kouros |
Musée national d'archéologie d'Athina : Aphrodite et Pan |
découvert dans une épave romaine reposant au fond de la mer... |
Masque d'Agamemnon |
Taureau de Mycènes |
Fleur de lys en or |
Bague-sceau en or |
certaines stèles funéraires... |
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l'extraordinaire cheval de bronze et son petit jockey |
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Musée national d'archéologie d'Athina : satyre |
Musée national d'archéologie d'Athina : homme portant un bélier |
La lumière commence à baisser lorsque nous décidons de prendre la route vers le Cap Sounion. Chemin faisant, nous nous arrêtons dans une grande boutique de souvenirs demeurée ouverte pour un autobus de touristes japonais. Le mauvais goût s'y étale dans toute sa splendeur et, pour quelques copies valables, que d'horreurs commises au nom de l'Art ! L'obscurité est complète lorsque nous finissons par faire halte un peu plus loin, dans le stationnement d'une école de tourisme, au bord de la route. | Port en allant au Cap Sounion |
Temple du cap Sounion |
Partis tard sous
un ciel morne, nous atteignons le cap Sounion
presque sous le soleil, après une heure de belle
route panoramique longeant la côte. Le site ne
manque pas de grandeur (le vent non plus
d'ailleurs...), mais le temple lui-même, consacré
à Poseïdon, dieu des Océans et donc invoqué par
les navigateurs, ne montre plus que quelques
colonnes debout sur l'échine du promontoire, et
encore sont-elles très abîmées.
|
Un beau coup d’œil quand même, surtout sur les baies et les promontoires entourant le cap, déroulant leurs dentelles jusqu'à l'horizon. Dire que, pour les marins de l'Antiquité, doubler ce cap signifiait s'aventurer vers des horizon exotiques en affrontant des éléments adverses, à la merci de créatures monstrueuses... | Crépuscule
sur le Cap Sounion
|
Athina : les Propylées de l'Acropole |
Découragée, Monique regagne le camping-car tandis que je m'attarde derrière les grilles fermées, impressionné par la masse imposante des Propylées vues d'en bas. |
Je monte seul ensuite sur la colline voisine jusqu'au monument de Philippopapos d'où le regard embrasse toute la ville, ses monuments, le Lycabète et Le Pirée. Le site naturel choisi par les Anciens pour établir leur cité prestigieuse est tout à fait remarquable : buttes rocheuses fournissant retraite et aire sacrée, plaine propice aux constructions et aux activités agricoles, côte hospitalière autorisant l'édification d'un port à proximité... Mais l'urbanisation sauvage du dernier siècle a considérablement enlaidi cet environnement magnifique; à cela s'ajoute la pollution atmosphérique dont le voile gris-bleuâtre masque l'horizon tout en rongeant insidieusement les monuments de marbre... | Athina : l'Acropole depuis le monument à Philipopapos |
Athina : l'Acropole vue du ciel |
Nous retournons
ensuite au centre d'Athènes pour la visite de
l'Acropole. Cette fois, pas de problème, ce haut
lieu mythique est accessible.
|
|
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Une lente montée à l'ombre des oliviers permet de gravir d'abord les pentes de la colline avant de franchir l'entrée monumentale par le grand escalier des Propylées. | Escalier des Propylées |
Acropole d'Athina : Propylées et petit temple d'Athena Niké |
Elles nous surplombent, imposantes et d'une superbe dissymétrie, flanquées à droite par le délicieux petit temple d'Athéna Niké juché sur son promontoire. |
Enfin... le Parthénon apparaît dans son champ de pierres étalées. La silhouette familière est bien là, mais je ne l'aurais jamais cru en si mauvais état, et cela enlève un peu de sa magie au tableau. | Acropole d'Athina : le Parthénon |
Acropole d'Athina : façade du Parthénon dans son état actuel |
Avec en plus la
grue et les échafaudages de la restauration lourde
qu'il subit actuellement, on a davantage
l'impression d'être sur un chantier de démolition
que devant le monument le plus visité du monde...
|
Acropole d'Athina : les caryatides de
l'Erechteion au soleil couchant
Acropole d'Athina : restitution de
l'Erechteion
Acropole d'Athina : frise intérieure du Parthénon, la procession des Panathénées |
Acropole d'Athina : frise intérieure du Parthénon, la procession des Panathénées |
Musée du Parthénon d'Athina : kouré |
Musée du Parthénon d'Athina : détail de la kouré de gauche |
Musée du Parthénon : Athéna pensive sur la tombe d'un soldat |
Musée du Parthénon : le moschophore (porteur d'offrande) |
Musée du Parthénon : Quadrige |
Musée de l'Acropole : Nike (Victoire) dénouant sa sandale |
Musée du Parthenon d'Athina : Tête d'Alexandre |
Musée du Parthénon : Philosophe |
Il reste que la vue du haut des remparts sur la ville étalée à nos pieds, parsemée de monuments et de rares espaces verts, s'ajoutant à l'ambiance intemporelle flottant sur la terrasse sacrée, sont exceptionnelles, et je passe plus de trois heures à traîner et filmer un peu partout. |
Athina : l'Acropole illuminée |
Un ciel lumineux d'un bleu profond nous accueille au lever, il nous suivra toute la journée. Les villages traversés sont vraiment minables, tout en constructions inachevées et et en bâtiments croulants au milieu d'un désordre... indescriptible. Quant aux bords des routes, ils présentent leur cortège habituel de déchets ménagers et autres... Cependant les paysages sont de plus en plus grandioses en allant vers le sud et les 25 derniers kilomètres panoramiques jusqu'à Karystos justifient amplement le déplacement. | Côte d'Eubée |
La Route de l'Aigle en fin de journée sur Eubée |
Une haute route
de corniche suit le flanc de la montagne,
déroulant des vues superbes sur la mer et les îles
jetées dedans comme les rochers gigantesques du
Cyclope. Une barque de pêche minuscule tout en bas
trace un fin réseau de lignes entre deux
rivages...
|
Sur le quai à Karystos |
Chapelle en arrivant à Karystos |
Le canal de Corinthe |
Réveil sous la pluie qui
dynamise peu un départ paresseux... Nous suivons
le rivage du golfe Saronique ponctué de belles
résidences d'été cossues et de plages organisées
beaucoup moins soignées. Parfois la route s'élève
en corniche, ménageant un panorama que j'aurais pu
qualifier de grandiose sous le soleil... Arrivons
bientôt à l'isthme de Corinthe, nous admirons la
tranchée nette et profonde du canal homonyme,
abrités sous notre parapluie. Encore un site -
moderne celui-là - mal mis en valeur et massacré
par la prolifération des boutiques sordides et
l'entassement des saloperies.
|
Nous bifurquons vers le pont de Possidonia qui s'abaisse sous l'eau pour laisser passer les navires. Depuis son tablier humide on aperçoit - mal - le diolkos, halage de pierre sur lequel les Anciens faisaient traverser l'isthme à leurs embarcations. Après quelques pas sur ce vestige émouvant du lointain travail des hommes curieusement laissé à l'abandon, nous traversons vite la Corinthe moderne, sans intérêt, pour gagner l'ancienne Corinthe dont nous entrevoyons le champ de ruines derrière sa clôture. | Le Diolkos à l'extrémité ouest de l'isthme |
Ruine de la Corinthe antique au pied de l' Acrocorinthe |
Les cinq
malheureuses colonnes qui demeurent debout
servent de premier plan à quelques vues sur
l'Acrocorinthe, haute de 574 mètres, dont le
sommet se perd dans les nuages. Nous tentons de
gravir la pente, mais la piste en réfection
laisse peu de chance à notre tortue qui, faute
de quatre roues motrices, déclare vite forfait.
Nous devons renoncer à cette escalade avec
d'autant moins de regrets que la cime disparaît
maintenant à peu près complètement dans le
nuage.
|
L'enceinte de Mycènes et la Porte des Lionnes |
La forteresse
archaïque, bien assise sur son mamelon, est
encadrée de petites montagnes et domine la
plaine de l'Argolide. A l'écart de la grande
route et adéquatement protégé, le site naturel
demeure sauvage à souhait. Bien que les ruines
aient été modérément restaurées, il s'en dégage
toujours une impression de grandeur. L'enceinte
en blocs cyclopéens précisément ajustés frappe
d'abord par sa masse et son aplomb.
|
Nous la franchissons par la "Porte des Lionnes" dont l'image grisâtre et mal définie dans mon livre d'histoire de 6ème me revient en mémoire... | La Porte des Lionnes de Mycènes |
Le Cercle des tombes de Mycènes |
Nous abordons alors le Cercle de tombes où Schliemann retrouva le merveilleux trésor d'Agamemnon admiré au Musée d'Athènes. |
Diadème en or mycénien |
Poignards mycéniens |
Il faut ensuite grimper avec
peine le sentier incertain menant au faîte de la
butte pour contempler le vaste et grandiose
panorama qu'avait le légendaire roi homérique
depuis les fenêtres de son petit palais. Un peu
plus loin dans la citadelle, Mathieu insiste pour
descendre dans la citerne souterraine, mais il
s'arrêtera au bout de 20 des 99 marches,
l'obscurité grandissante et la surface glissante
le rendant... prudent. Sans doute aussi le climat
de mystère qui semble encore planer en ces lieux
l'aura-t-il impressionné : n'est-ce pas ici que se
noua le destin funeste des Atrides...
|
Escalier taillé dans la pierre descendant à la citerne de Mycènes |
Entrée de la Tombe de Clytemnestre |
Dans le Trésor d'Atrée, la porte donnant accès au dôme |
Femme de Mycènes (XIIIème av. J-C)
La forteresse de Larissa au dessus d'Argos |
Nuit tranquille seulement
troublée par un vent formidable qui fait grincer
la suspension du camping-car. Le temps maussade
à 8:00 s'éclaircit vers 9:00, au moment où nous
repartons en direction d'Argos.
L'escalade du chemin raide menant au kastro de Larissa s'avère sans problème. Le château-fort, construit par les Francs et remanié par les Byzantins, ne présente plus que des ruines en très mauvais état. En revanche la vue là-haut est splendide, tant sur les contreforts montagneux alentour dont certaines cimes sont enneigées, que sur la riche plaine cultivée d'Argos et la ville à nos pieds. Les orangers et les oliviers croulant sous les fruits couvrent toutes les terres exploitables, tandis qu'une mer bleutée miroite à l'horizon. Nous passons un bon moment à jouer les lézards sur les vieilles pierres, nous faufilant entre les murs croulants, grimpant sur les chemins de ronde, examinant les citernes éventrées... Puis nous redescendons au pied de la colline pour traverser la ville moderne sans réel intérêt architectural. |
Puis nous gagnons le Châtelet marquant l'entrée de la ville basse. Commence alors une balade très agréable dans un air frais et lumineux, parmi les murs à moitié effondrés des maisons, sur les ruelles pentues et empierrées, musant d'églises en monastères sommairement restaurés (mais pour une fois, ils le sont !). Les fresques sont fort belles, même si la plupart gagneraient encore beaucoup à être sérieusement nettoyées et complétées. Quant à l'éclairage sus les vieilles voûtes, comme d'habitude il est inexistant. |
Visite de Mistra |
Mistra : sentier menant au Palais |
La Métropole et la Plaine de Sparte |
Vue générale de la Metropole |
Nous
franchissons l'enceinte de la Métropole par un
joli portique. Puis, traversant la cour ombragée
où gazouille l'eau d'une fontaine, nous découvrons
un ravissant cloître fleuri dont la terrasse
domine la campagne. Les murs de pierre
soigneusement restaurés, les dalles polies par le
temps et les géraniums ornant les escaliers
rustiques nous replongent dans notre vieux rêve de
mas provençal. Monique est sous le charme...
|
Exonarthex de la Métropole de Mistra |
Ange de l'Apocalypse dans la Metropole de Mistra |
Bontcocion de Mistra |
Hodigitria de Mistra: le cortège des martyrs |
A mi-pente nous atteignons le couvent de Pantanassa. Nous y demeurons un long moment à contempler à nos pieds le splendide panorama qui se déploie jusqu'à la plaine. |
Mistra : la Pantanassa |
Église Pantanassa de Mistra |
Abside et portique de la Pantanassa de Mistra |
Quel lieu propice à la méditation ! Nous reposant dans la fraîcheur du portique, nous nous amusons à suivre les ébats des chats sautant sur les toits des cellules ou se prélassant au soleil devant les portes des nonnes du couvent. Nous en croiserons plus loin quelques unes toutes guillerettes faisant à la hâte le tour des chapelles de la ville morte. On dirait qu'elles se sont donné pour mission d'en préserver la vocation sacrée en venant y chanter quotidiennement quelques cantiques et y brûler de l'encens. |
Pantanassa de Mistra : la Fuite en Egypte |
Mistra : Porte de la Citadelle |
Un peu plus haut
sur la montagne, une poterne donne accès à la
Ville Haute où résidait les Despotes. Notre balade
s'achève dans les ruines du Palais dont les hautes
structures évidées nous laissent imaginer la
grandeur passée. Les restaurations en cours nous
empêchent malheureusement d'atteindre la terrasse
surplombant l'ensemble du site.
|
Le Palais de Mistra depuis la Porte de Monemvasia |
Fenêtre dans le Palais de Mistra |
Maison Laskaris au pied de la citadelle de Mistra |
Dans le quartier des maisons bourgeoises de Mistra |
Vathia - par beau temps ! |
Rien n'aura dérangé notre sommeil durant cette nuit hormis le froid, car j'hésite à utiliser le chauffage si gourmand en propane dont le ravitaillement est toujours une aventure. Nous partons sous un beau soleil parcourir la côte du Magne. Dans des paysages très sauvages de garrigues et de maquis, nous suivons un rivage tout en découpes où les falaises tombent à pic dans la mer. Les maisons de pierre sont regroupées en villages perchés, chacune avec sa tour plus ou moins haute et fortifiée. La terre ici est rude, sévère, le paysage comme dépouillé de fioritures, livré dans toute sa nudité. Nous renonçons à faire le petit détour menant au plus impressionnant et plus renommé de ces bourgs, celui de Vathia, que nous apercevons de loin à l'écart de la route car il disparaît dans un nuage de pluie. |
Cette nuit a été moins froide que la précédente, mais c'est seulement vers 22:00 que la taverne a fermé ses portes tandis que la pluie nous a réveillés vers 6:00. Le temps finit par se lever, tout en restant variable, et nous poursuivons notre route côtière. Le panorama est particulièrement étendu à Kardamili; nous filmons longuement et photographions l'immense bassin d'oliviers et la côte rocheuse égrenant ses îles et ses promontoires loin vers le sud... |
La côte de Messenie au dessus de Kardamili |
Visite d'Olympie : la Palestre |
Nuit super à deux
pas du complexe olympique vieux de plus de vingt
siècles. Pour une fois les ruines sont très
lisibles; est-ce parce que les fouilleurs cette
fois-ci étaient allemands, les tas de pierres sont
remarquablement ordonnés... L'ambiance est calme
et douce sous les arbres, dans une verdure vivace
tellement inattendue en ce solstice d'hiver.
|
La découverte de ce premier site des Jeux est passionnante. Nous en parcourons lentement les différents secteurs. Dans la palestre et le gymnase, les colonnes en partie remontées délimitent bien l'espace où s'entraînaient les athlètes; le léonidaion présente une version initiale du village olympique tandis que le stade champêtre est encore parfaitement fonctionnel. |
Maquette des installations religieuses et ludiques d'Olympie |
Olympie : le temple de Zeus rasé par un tremblement de terre |
Le gros morceau au
propre comme au figuré reste le temple de Zeus
dont les colonnes colossales, abattues par un
tremblement de terre, gisent, tambours encore
alignés, sur les côtés de la terrasse. On sort un
peu stupéfait du sanctuaire massif mais si bien
intégré à l'environnement naturel.
|
Allumage de la flamme olympique |
Le premier stade olympique |
Un tour du musée termine en beauté ce pèlerinage fort agréable par ce temps ensoleillé : statue d'Apollon remarquable d'élégance et d'harmonie, en état presque parfait, restitution très frappantes des frontons du temple de Zeus dont les éléments sont encore très lisibles et extraordinairement dynamiques, l’Hermès de Praxitèle bien sûr, et enfin quantité de petits bronzes d'une rare qualité. |
Visite du Musée d'Olympie |
Apollon d'Olympie |
Tête de l'Apollon d'Olympie |
Musée d'Olympie : Zeus enlevant Ganymède |
Musée d'Olympie : Victoire |
Musée d'Olympie : L'Hermès de Praxitèle |
Musée d'Olympie : L'Hermès de Praxitèle, détail |
Musée d'Olympie : tête de l'Hermès de Praxitèle |
Musée d'Olympie : Antinöus |
Stationné sur le quai, je dors mal car je guette du coin de l'oeil l'ouverture du guichet aux billets que nous avons trouvé clos à notre arrivée. Le bateau, tout illuminé dans les ténèbres précédant l'aube, arrive enfin vers 6:00. Nous embarquons aussitôt... en arrachant le tuyau d'évacuation de la toilette du camping-car, arraché par la passerelle de chargement insuffisamment descendue ! Je bénis copieusement la marine grecque et ses représentants qui dirigeaient la manœuvre : ils prétendent sans complexes être la "première" du monde, tout dépend du point de vue... |
Billet du ferry pour la Crête |
Escale à Cythère |
La navigation jusqu'à Kissamos dure 8 longues heures sur un petit ferry qui doit être amorti depuis longtemps... (si l'on compare son état à celui des navires superbes jadis emprunté en Scandinavie !) Heureusement la mer est assez belle et le soleil brille dans un ciel radieux, nous laissant jouir en toute quiétude de vues saisissantes sur Cythère et Anticythère. Une courte escale dans les petites îles semi-désertiques et sévères nous les montre bien différentes du tableau idyllique qu'en ont répandu les poètes et les peintres (Watteau et son "Embarquement..."). |
Nous faisons aussi la rencontre amicale de deux Français voyageant en stop et couchant à la belle étoile avec leur chien. Nous les laissons à Hania (La Cannée) sur la route d'Iraklio, avant de tenter de réparer notre toilette qu'il faut démonter, laver, etc... A la nuit tombante nous allons bivouaquer sur la plage magnifique et déserte de Kalives. Après le souper vite expédié, Monique et les enfants s'installent sur la table commune et, munis de ciseaux et de papier de couleur, se lancent dans la fabrication de décorations de Noël à la dimension de notre "home". |
Sapin de Noël découpé par Mathieu et Juliette |
Forteresse vénitienne d'Iraklio |
Il ne nous reste
plus qu'à faire une balade dans la ville
crasseuse, bruyante (pétrolettes et camions) et
cependant endormie jusqu'à 17:00. Le tour du port
s'avère tout aussi désolant, les quelques beaux
restes vénitiens étant noyés dans des bâtiments
modernes affreux, à l'exception du fort commandant
l'accès au bassin des galères de Venise,
maintenant port de plaisance
|
Mais en retournant dans le centre vers 17:30, nous tombons sur un marché installé dans la rue de 1866 et là, quel folklore ! Vendeurs de "bébelles", fruiteries, boucheries sur le trottoir... c'est presque le souk dans la lumière crue des petites ampoules blanches et nues. Il fait très doux... et nous sommes le 24 décembre, soir de Noël ! |
Marché de la Rue 1866 |
Durant la nuit, le vent terrible nous oblige à déplacer notre camping-car tant nous sommes malmenés par les violentes rafales. Au matin nous découvrons dans la lumière grise que nous sommes en fait juste sur la crête, là où les gens du lieu qui connaissaient cette particularité naturelle avaient installé une batterie de moulins à vent... |
Les moulins à vent dans le col de Lassithi |
La pittoresque vallée de Lassithi... sous le soleil et toutes ailes déployées ! |
Nous partons bientôt faire le
tour de la vallée suspendue, très plate, dont les
champs exigus sont parsemés d'éoliennes en plus ou
moins bon état. Les montagnes nous entourent de
tous côtés comme si nous parcourions la surface
d'un lac de cratère d'une dizaine de kilomètres de
diamètre. Il pleut, et les petits villages paysans
sont singulièrement moches et tristes dans cette
grisaille.
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Vaï et ses palmiers |
Nous gagnons
ensuite la palmeraie de Vàï qu'un panneau
multilingue présente comme la plus septentrionale
au monde. Une vallée quasi marocaine plantée de
plus de 5 000 palmiers débouche sur une belle
plage de sable fin, elle aussi ombragée par
quelques arbres touffus. Le site nous parait
d'autant plus exotique que nous sommes
complétement seuls à fouler ce paysage d'île
déserte. Lorsque nous escaladons le petit
promontoire limitant la plage à l'ouest,
l'enfilade de caps rocheux et d'anses sableuses se
poursuit le long de la côte jusqu'à l'horizon.
Malheureusement, comme d'habitude, la propreté
laisse à désirer, et encore sommes-nous hors
saison... Pour un parc national protégé "inscrit
sur la liste de l'UNESCO" comme le proclame
fièrement un grand panneau multilingue, c'est pour
le moins inattendu !
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La route de retour vers Sitia passe par le monastère de Toplou. Sur une espèce de plateau aride entourant les bâtiments du couvent paissent de grands troupeaux de chèvres brunes et noires escortés de leurs bergers. On rattrape bientôt la route côtière. La vue s'étend, grandiose, en direction du port de Sitia maintenant en pleine lumière; elle sera encore plus belle en allant vers Agios Nikolaos. Le golfe de Mirambelo déroule sa vaste courbe de falaises rocheuses et rouges entrecoupées d'anses sableuses jusqu'au port tout blanc d'Agios Nikolaos, puis se poursuit par les hauteurs de la presqu'île de Spinalonga. |
Golfe de Mirambelo |
La journée commence
mal lorsque je constate l'échec de la réparation de
la toilette dont le réservoir à moitié plein fuit...
En revanche la visite du palais de Knossos passionne
toute la famille. Pour une fois, les nombreuses restaurations et restitutions effectuées par Arthur Evans permettent de se faire une bonne idée de l'art de vivre minoen. Et puis, quel agrément de déambuler sous le soleil dans ces multiples salles, ces puits de lumière, ces cours, ce labyrinthe d'escaliers et de passages ! |
/ Visite du palais de Cnossos |
Cnossos : salle de bain de la reine |
Cnossos : salle des haches (boucliers) |
Cnossos : grand escalier donnant sur la cour centrale |
Cnossos : entrée nord |
En repassant à Limani
Hersonissou, nous apercevons un bureau de téléphone
ouvert. Nous tentons une nouvelle fois de contacter
la famille à Lyon, mais après une heure d'attente
pour obtenir une ligne, nous renonçons. Il nous
reste juste le temps de retourner alors en vitesse à
Iraklio pour la visite du Musée Archéologique. Si
l'état de décrépitude du bâtiment lui-même fait
pitié, les collections, de céramiques en
particulier, sont extrêmement variées et d'une rare
élégance. Remarquables aussi les fresques présentées à la fin dont on a vu partout des reproductions (le Prince aux Lys, les Dauphins, les Femmes Bleues, la Parisienne...). Nous ne faisons cependant que les entrevoir, le musée fermant ses portes à 17:00. |
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Musée archéologique d'Iraklio : les Déeses aux Serpents |
Musée archéologique d'Iraklio : le Prince aux lys |
Musée archéologique d'Iraklio : la Parisienne |
Musée archéologique d'Iraklio : pendentif aux abeilles |
Musée archéologique d'Iraklio : l'Oiseau bleu |
Musée archéologique d'Iraklio : jeux tauromachique |
Musée archéologique d'Iraklio : rhyton en cristal de roche |
Musée archéologique d'Iraklio : vase en pierre |
Musée archéologique d'Iraklio : rhyton |
Musée archéologique d'Iraklio : acrobate (ivoire) |
Visite du site de Phaestos |
Au réveil sous un
beau soleil, nous découvrons que les princes de
Phaestos avaient vraiment eu bon goût pour choisir
l'emplacement de leur palais. Les vestiges
occupent un éperon surplombant la campagne
environnante, avec vue sur le mont Ida en arrière
fond... Le palais lui-même, fouillé par l'École
Italienne d'Archéologie, est en meilleur état que
celui de Malia mais présente lui aussi
l'organisation minoenne que nous commençons à
reconnaître: agora, "théâtre", appartements du Roi
et de la Reine, cour centrale, magasins, etc... Le
plan ici particulièrement clair, notre quasi
solitude, l'environnement superbe, tout concourt à
faire de cette visite une partie de plaisir.
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Phaestos : bâtiments donnant sur la cour centrale |
Phaestos : cratère fleur |
Nous dirigeant ensuite vers Sfakia sur la côte sud-est, nous embarquons un couple d'Allemands auxquels nous offrons 100 km d'une route accidentée, parfois sportive, qui serait fort belle n'étaient-ce la pluie diluvienne et le vent violent qui ne nous lâchent pas. Nous suivons la route de corniche jusqu'à Frangokàstelo où nous descendons près du rivage voir son château fort vénitien très cinécolor. Il garde un petit port déserté dans un cadre de bout du monde où tout semble à l'abandon. L'enceinte de pierre jaune coupe à peine les rafales et nous devons nous cramponner pour ne pas être emportés... |
Frangokastelo |
Entrée de l'Acrocorinthe |
Nous retournons aussi à l'Acrocorinthe, bien dégagée aujourd'hui, pour en entreprendre l'escalade à pied, la route n'étant toujours pas carrossable jusqu'au bout. Vues imprenables, perspectives fantastiques, etc..., c'est vraiment un site ***, mais qui se fait mériter. La montée dans les cailloux croulants du chemin médiéval est difficile, et Mathieu abandonnera à la dernière étape, renonçant à grimper jusqu'aux vestiges du temple d'Aphrodite tout en haut de l'éminence. |
Pourtant là-haut,
quelle vue immense ! Tout l'isthme de Corinthe
s'étale sous nos yeux entre les deux mers qu'il
départage, tandis qu'au premier plan s'élèvent les
ruines de la place-forte franque. Nous devons en
franchir les trois portes successives pour atteindre
enfin le donjon au sommet du mont. Puis nous errons
un moment parmi les ruines éparses où l'on trouve
entre autres reste de citernes et petite mosquée
turque, jusqu'à gagner le sommet où se trouvait,
dans l'Antiquité, un temple dédié à Aphrodite. Il
n'en reste rien une petite colonne de béton |
Mathieu et Monique au pied du fort franc |
Coucher de soleil sur le Pelopponèse depuis l'Acrocorinthe |
Dans le soleil
déclinant qui dore les vieilles pierres, nous
regagnons la Corinthe antique 500 mètres plus bas,
les jambes un peu lourdes mais les yeux pleins
d'espace et de lumière.
La route d'Argos nous ramène à Mycènes où nous allons à nouveau camper devant l'antique forteresse, lieu des plus calmes et comme hors du temps. |
L'Acronauplie depuis le fort de Palamidi |
Nauplie : l'îlot de Bourdzi |
La plage et Palamidi depuis l'Acronauplie |
Nous attaquons
alors les 857 marches du fort Palamidi qui
escaladent le versant abrupt du rocher couronné
par tout un complexe défensif. La vue de là-haut
s'épanouit sur l'ensemble du golfe, grandiose. Les
rocs couverts de figuiers en fleurs, l'îlot
fortifié de Bourdzi, les différents remparts et
bastions sur fond de mer et de montagnes
enneigées, le liseré des côtes du Péloponnèse au
loin, tout cela forme un magnifique sujet vidéo.
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Porte en chicane de la Forteresse de Palamidi portant l'emblème de Venise |
La forteresse de Palamidi vue d'avion |
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La visite de ce
haut lieu médical et culturel sera comme une
synthèse de tous les autres.
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Le cadre physique est exceptionnel : un vallon planté d'oliviers au creux de pentes douces qui centrent le regard sur le théâtre. Celui-ci, parce qu'il est dans un remarquable état de conservation, parle puissamment à l'imagination. Quant aux autres monuments, c'est une pitié de voir de tels tas de pierres dispersés dans la nature avec aussi peu de restaurations, ou du moins de mise en contexte... |
Le vallon d'Épidaure où se trouvaient les installation thérapeutiques |
Le théâtre d'Épidaure vu du ciel |
Porte du théâtre d'Épidaure |
Le théâtre d'Épidaure |
Gradins du théâtre d'Épidaure |
Reconstruction d'une section du tholos dans le Musée d'Épidaure |
Dans le Musée d'Épidaure, une section de colonne du tholos bizarrement réassemblée «en raccourci» |
Soubassements du tholos d'Épidaure Néréide à cheval dans
le Musée d'Épidaure
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Mais que dire du théâtre, rien que le théâtre où nous nous asseyons quelque minutes dans les fauteuils de marbre rose réservés aux magistrats ! Quelle merveille de design, d'esthétique comme de fonctionnalité ! Les enfants se font un plaisir d'expérimenter son acoustique en faisant tomber une pièce au centre de l'orchestre pendant que l'autre en écoute la chute tout en haut des gradins... J'ai rarement vu monument conjuguant comme celui-ci la beauté du cadre, la majesté des lignes et l'harmonie des proportions. Je n'ai qu'un regret, celui de ne pouvoir assister dans son enceinte à l'un des prestigieux spectacles de son fameux festival. |
Le théâtre d'Épidaure dans tout son développement, depuis le haut des gradins |
Sous le soleil du matin revenu, Méthana mérite plus que la mention dont j'usais hier soir, et je dois convenir qu'elle doit constituer une station de vacance très agréable l'été. Mais pour ce qui est du repos pendant l'hiver, on repassera : notre sommeil a été léger, bercé, pardon "brassé" qu'il fut par le ressac roulant les galets de la plage et par le vent jouant dans les agrès des voiliers italiens, allemands, anglais, français... |
Portobelo, un petit port grec tout semblable à tant d'autres... |
La plage de Parga |
Nous gagnons
ensuite Parga, pittoresque petit port au fond de
ses criques, avec ses maisons colorées escaladant
sa colline, ses ruelles et son quai manifestement
très touristiques quoiqu'arrangés avec goût au
pied de son château. Pendant que Mathieu se grille
sur la plage, je répare tant bien que mal les
dégâts d'hier, raboutant les tuyaux arrachés avec
du sparadrap...
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Nous prenons alors le premier traversier disponible pour Kerkyra (Corfou). L'après-midi est à son mitan, le temps radieux et la mer est calme..., tous les ingrédients sont là pour une merveilleuse navigation. Pendant une heure trente, je filme les rivages, les vols de mouettes tournoyant derrière le navire ou se précipitant sur les petits morceaux de pain que les enfants leur lancent à la volée. Je fais aussi quelques zooms sur des têtes typées dans le grand salon, dont celle d'une femme corfiote en costume traditionnel; la couleur locale est au rendez-vous ! |
Arrivée du ferry à Corfou |
La nuit est un peu bruyante et le réveil matinal, comme il fallait s'y attendre en plein centre-ville ! Nous consacrons l'avant-midi à la visite de Kerkyra (la ville de Corfou) qui nous plaît beaucoup : vieilles maisons vénitio-grecques, arcades, ruelles pleines d'ambiance, gens aimables, propreté très inhabituelle à la Grèce, animation tout-à-fait "nature" des places et des rues. La balade s'achève en beauté par notre retour à la Spianada, entourée de ses jardins et du palais classique de l'ex-gouverneur anglais. |
Corfou ville (Kerkyra) : la citadelle et le monument Maitland depuis le parc Spianada |
Porte de la vieille citadelle vénitienne de Corfou |
Soirie d'un paravent japonais dans le Palais du Gouverneur converti en Musée |
Les toits de Kerkyra |
Rue de Kerkyra |
Rue de Kerkyra |
Rue Theotoki, la Grande rue de Kerkyra |
Vers midi, nous prenons la route du nord en direction de la baie de Gouvia et des plages d'Ipsos; en soi elles sont belles mais vraiment très touristiques et trop proches de la route. |
Corfou : plage d'Ypsos |
Corfou : l'anse de Sidari |
Nous gagnons enfin la plage de Sidari, dite aussi Canal d'Amour, dont les strates sableuses ocre jaune usées par la mer forment plusieurs petites anses et calanques miniatures fort originales. Avançant le camping-car sur le sable bien compact, nous stationnons directement sur la plage, devant un village à touristes désert. |
Plage du Canal d'Amour à Sidari en été |
La nuit nous
plonge dans la grande paix des étendues marines,
seulement rythmée par un faible ressac. Au matin
nous partons en balade sur le rivage très découpé,
comme sculpté par la mer : le sol est composé de
sédiments jaunes friables que l'eau ronge sans
cesse, créant îlots et promontoires ruiniformes
tout-à-fait insolites, grottes marines et gouffres
au fond desquels clapotent les eaux
particulièrement tranquilles aujourd'hui.
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Le soleil joue sur les courbes régulières du sable accumulé au fond des anses. Dans ces tièdes et lumineuses solitudes, comme on se sent loin des froidures montréalaises, de la promiscuité triviale du métro et de la corvée de pelletage après la dernière tempêtes de neige... |
« Notre » plage du Canal d'Amour en fin d'après-midi |
Corfou : au-dessus de Paleokastritsa |
Une route étroite, sinueuse et très mal signalée nous fait gagner ensuite Paleokastritsa. |
L'anse de Paleokastritsa sur l'île de Corfou |
Baignade dans les eaux claires de Paleokastritsa |
L'eau est cristalline au pied des rochers acérés... |
Le monastère perché dans les rochers au-dessus de la plage de Paleokasritsa |
...le minuscule
monastère orthodoxe tout blanc sur son promontoire
déborde de charme avec ses fleurs et ses chats.
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La cour fleurie du monastère de Paleokasritsa |
Le soir tombe lorsque nous
redescendons dans la plaine. Traversant la
campagne paisible où sont dispersées des maisons
neuves dans le style local (arcades et toits de
tuile romaine), nous gagnons le village de
Pélekas. Virant dans ses ruelles étroites, nous
nous élevons jusqu'au belvédère du "Trône du
Kaiser" d'où l'on embrasse un superbe panorama sur
le centre de l'île progressivement noyé dans la
pénombre. Enfin, dans la nuit maintenant bien
établie, nous dégringolons les lacets accentués
menant à la plage de Glifada en contrebas pour y
stationner près d'un autre village à touristes.
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Plage de Glifada en soirée |
Brume et ciel couvert nous accompagnent jusqu'à l'Achileïon, l'ancien palais de vacances de l'impératrice Elizabeth d'Autriche (Sissi). Le cadre est superbe (pentes couvertes d'oliviers et de cyprès, parc fleuri et palmiers), la vue étendue, et le palais néo-classique a beaucoup d'allure... |
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Colonnade de l'Achileion côté jardin |
Héros et dieux dans les jardins de l'Achileion à Corfou |
Dans les jardins de l'Achileion à Corfou |
Dans les jardins de l'Achileion à Corfou |
Achille blessé dans les jardins de l'Achileion à Corfou |
Les statues de
marbre sont progressivement rongées par des
champignons noirâtres, les colonnes de stuc
croulent, les escaliers reliant les terrasses des
jardins sont disjoints et leurs marches partent à
la dérive...
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Avant de regagner la ville de
Corfou, un détour par la pointe de Kanoni
s'impose. Une dernière déception nous y attend :
les photos d'agences touristiques mettent toujours
en évidence les deux charmants îlôts de Vlaherna
et de Pondikonissi au milieu de la jolie lagune
d'Halkiopoulos; elles omettent complètement la
piste et les phares d'atterrissage de l'aéroport
aménagé dans la baie qui défigurent complètement
le site...
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L'Îlot de Vlacherna près de Kanoni, une vue idéale... |
À Kanoni, monastère Notre-Dame de Blachernes |
Maison de la Société de lecture de Kerkyra |
Les murs de Kerkyra en allant vers le port |
Le port de Kerkyra |
Un petit tour près du port aux ruelles étroites mais sales, aux maisons typées mais décrépites, et nous rembarquons sur le ferry à destination d'Igoumenitza. |
Ruelles de Kerkyra près du port |
Canyon en Épire |
De retour à Igoumenitza, nous abandonnons la Méditerranée pour prendre la direction de Ioanina à l'intérieur des terres. Une excellente route panoramique franchit les montagnes de l'Épire. Il est malheureusement trop tard pour filmer les profondes vallées et les cimes qui se fondent dans un brouillard bleuté. |
Au matin, la brume a envahi le
lac et la vallée, rétrécissant le paysage et
laissant à peine dépasser les sommets des hautes
montagnes alentour. Après une brève balade
sous les remparts de la vieille ville au bord du
lac couvert de glace, je jette un coup d'oeil à la
mosquée Aslan Aga flanquée de son élégant minaret.
Dans les ruelles voisines on reconnait le style
turc des petites maisons à leurs balcons de bois
et à leurs toits débordants.
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Maison turque de l'Épire avec balcon traditionnel |
Pont de Mostar |
Nous attaquons tôt notre remontée rapide vers le nord, d'autant plus qu'il fait frisquet et que de la neige à peine fondue encadre une chaussée cependant bien dégagée. La voie est rapide et en bon état. Nous suivons d'abord une vallée assez sinueuse où il est difficile de doubler les très nombreux camions. |
A partir de Leskovac, la route devient plus facile; nous arrêtons quelques minutes à l'aéroport de Nis pour changer un peu d'argent. Heureuse ressource que cet aéroport, car le péage des 54 kilomètres d'autoroute actuellement en service près de Skopje, ajouté aux 150 kilomètres de Nis à Belgrade, nous coûte 250 000 dinars, soit près de 60.00 $ ! |
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Petit coup d'oeil au musée - hélas fermé le mardi - dont j'admire quelques bronzes de Mestrovic exposés à l'extérieur. Retournant au centre-ville, nous suivons l'itinéraire recommandé par le Guide Bleu. Il nous mène dans les parcs puis à la citadelle de Kalemgad. Nous y visitons longuement le Musée de la Guerre, au grand plaisir de Mathieu, mais au grand dam de Monique lassée de cet accumulation d'armes... | Mère et enfant par Mestrovic devant le musée fermé... |
Parc du château : Monument à la Victoire (Mestrovic) |
Depuis la terrasse du
château se déploie un large point de vue sur les
nouveaux développements de la ville jusqu'au grand
fleuve en arrière, le Danube. Mais il reste bien peu
de monuments réellement intéressants, la ville ayant
quasiment été rasée lors de la dernière guerre.
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Visite du Musée National de Belgrade |
Musée National : char votif datant du XIème siècle |
Nous filons alors pied au plancher à 95-110 km/heure. La route, plate, traverse une immense plaine qui semble parfaitement cultivée en champs très étendus. Nous évitons Zagreb et poursuivons. Cette fois, plus d'autoroute, mais toujours autant de camions. Comme le relief est plus accidenté et donc la route plus sinueuse, la conduite devient plus stressante avec des doublages continuels et toujours à recommencer. |
La campagne bosniaque après Zagreb |
CELLE DES CARTES POSTALES ET DES AFFICHES TOURISTIQUES !La plupart des photos qui suivent ont été prises à Thera (Santorin) et illustrent un monde mythique, celui des îles enrichies par le tourisme essentiellement étranger (voir l'inscription VERBOTEN ! sur une cheminée). Jamais nous n'avons vu en Grèce tant continentale qu'insulaire de paysage aussi pur, aussi net et aussi parfait dans sa blancheur et son dépouillement... |
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Les dernières images montrent
une Grèce plus prosaïque, plus proche du quotidien
réellement aperçu dans les ruelles des villages
parcourus. Simple, vraie, belle. Celle dont nous
voulons garder le souvenir et qui nous invitera
toujours à un éventuel retour...
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